Équipe Philosophie antique
Équipe Philosophie antique
L’équipe « Philosophie antique », fondée par Jean Pépin, est historiquement liée à l’étude du néoplatonisme. Elle regroupe à présent, outre des spécialistes du néoplatonisme, des chercheurs qui travaillent, en philologie, philosophie et ecdotique, sur Platon, Aristote, les Cyniques, les Stoïciens, les Épicuriens, les Grammairiens Grecs, Stobée, ainsi que sur la théologie byzantine.
Dans les dernières années, un groupe de chercheurs a travaillé sur la théorie stoïcienne de l’action (resp. M.-O. Goulet-Cazé), puis à la traduction de L’Antre des Nymphes de Porphyre (resp. Tiziano Dorandi). Après avoir publié une traduction commentée de l’Ad Gaurum de Porphyre, un autre groupe de chercheurs travaille actuellement sur les Éléments de théologie de Proclus (resp. Gwenaëlle Aubry et Luc Brisson).
Dimitri El Murr, professeur de philosophie antique à l’ENS de la rue d’Ulm, a intégré le laboratoire en septembre 2017.
Les membres de l’équipe Philosophie antique
Gwenaëlle Aubry (DR2), Luc Brisson (DREM), Elisa Coda (chercheur), Giuseppe Conticello (CR), Tiziano Dorandi (DREM), Dimitri El Murr (PR ENS Ulm), Richard Goulet (DREM), Marie-Odile Goulet-Cazé (DREM), Frédérique Ildefonse (DR1)
Programmes financés
Responsable scientifique : Giuseppe CONTICELLO
Dans le cadre du LabEx Hastec
Premier dans ce domaine d’études, le CTLG (Catalogus Translationum Latino-Graecarum) présente un inventaire critique exhaustif des œuvres païennes et chrétiennes traduites du latin en grec depuis le IIIe siècle jusqu’à la Renaissance italienne.
La première partie du projet va du XIIIe au XVIe siècle. En raison de l’ampleur des traductions de leur œuvre, Augustin d’Hippone (354-430) et Thomas d’Aquin (1225/6-1274) y occupent la place centrale.
Le CTLG constitue le pendant des recherches de l’auteur sur la théologie byzantine, sur la Catena aurea de Thomas d’Aquin et sur la réception de la patristique grecque et byzantine au Moyen Age latin.
Pseudopythagorica : stratégies du faire croire dans la philosophie antique
Organisateurs : Constantin MACRIS (UMR 8584-LEM), Pierre CAYE, Luc BRISSON et Tiziano DORANDI
Dans le cadre du LabEx Hastec (PC 2, 3 et 4)
Les Pseudopythagorica constituent un corpus de textes philosophiques divers mis en circulation à partir de l’ère hellénistique sous le nom de Pythagore et des Pythagoriciens. Les auteurs de ces textes mirent en oeuvre des stratégies du « faire croire » : pseudonymie, référence à la tradition, emploi du dialecte dorien, afin de convaincre (qui ? pourquoi ?) qu’ils y exprimaient fidèlement les positions du pythagorisme originel en matière de philosophie des principes et des nombres, de théologie, physique et logique, mais aussi de philosophie politique ou éthique, de mode de vie. Et ils y ont bien réussi, si l’on considère l’autorité que leur ont accordée néoplatoniciens et philosophes de la Renaissance, et même Copernic. Les plus ambitieux parmi ces textes prétendaient être les sources dont se sont inspirés Platon et Aristote pour le Timée et les Catégories. Ce corpus n’a jamais été examiné de manière systématique, philosophique et philologique, dans un Workshop. Or les conditions se sont réunies à présent pour ce faire, vu l’essor actuel des études pythagoriciennes. C’est à une palette internationale de spécialistes de ce domaine qu’on a fait appel pour ce projet.
Voir aussi une présentation orale du projet sur YouTube.
Le seizième numéro des Etudes Platoniciennes contient le dossier « Pseudoplatonica et écrits authentiques de Platon » qui a été coordonné par Marco Donato, Constantinos Macris et Francesca Scrofani. Il s’agit de la première publication issue du projet : https://journals.openedition.org/etudesplatoniciennes/1785
Le premier volume d’études du projet ‘Pseudopythagorica’ est paru en novembre 2021 : Pythagoras redivivus
Voir aussi l’annonce de la parution sur notre site.
Concernant les webinaires organisés dans le cadre de ce projet, voir leur annonce sur la page « Séminaires ».
Opération collective sous la co-direction de Gwenaëlle AUBRY, Luc BRISSON, Philippe HOFFMANN (UMR 8584-LEM) et Laurent LAVAUD (ENS-Lyon).
Dans le cadre du LabEx Hastec (PC 2 et 4) et en collaboration avec la KU Leuven.
Cette opération se donne pour objectif de produire une nouvelle traduction commentée des Éléments de théologie de Proclus (81 pages de texte grec dans l’édition anglaise de Dodds). Cette œuvre fondamentale a à la fois constitué la métaphysique néoplatonicienne en système (Hegel crédite Proclus de l’invention même de l’idée de système) et opéré comme le principal relais de la transmission du platonisme au Moyen Âge et à la Renaissance. Par l’intermédiaire du ps.-Denys et du Liber de Causis, elle a aussi eu une influence déterminante sur la philosophie byzantine et arabe. On peut encore en suivre la postérité chez les Cambridge Platonists, chez Spinoza, ou encore dans l’idéalisme allemand. Pour autant, ce texte matriciel n’est pas disponible en français. Jean Trouillard en a fait paraître, en 1965, une traduction, mais qui est désormais épuisée, et qui pose un certain nombre de problèmes de compréhension en raison de nombreux néologismes. Une nouvelle traduction française, richement annotée, nous a donc paru s’imposer, qui puisse offrir au public français un outil de travail comparable à l’édition anglaise de Dodds, et qui intègre aussi les importants progrès des études proclusiennes et néoplatoniciennes durant ces dernières décennies.
La première phase de l’opération a réuni, sous la forme d’un séminaire mensuel ouvert tenu alternativement à l’Université Paris-I, sur le campus CNRS de Villejuif, et à la KU Leuven, un groupe de chercheurs et d’enseignants-chercheurs français et étrangers, auxquels se sont joints des doctorants et post-doctorants. Des semaines intensives ont, parallèlement, été organisées. La traduction collective ainsi établie est actuellement en cours de révision et d’annotation par les dix futurs signataires de la publication (Gwenaëlle Aubry, Luc Brisson, Pieter D’Hoine (KU Leuven), Frédéric Fauquier (Université Paul Valéry-Montpellier), Philippe Hoffmann (LEM-UMR 8584), Laurent Lavaud (ENS-Lyon), Alain Lernould (CNRS-UMR 8163), Jan Opsomer (KU Leuven), Sylvain Roux (Université de Poitiers), Carlos Steel (KU Leuven).
La fin de la première phase de l’opération s’est par ailleurs accompagnée de l’organisation d’un colloque international tenu à Paris, en mai 2018, sous le titre : « Les Éléments de théologie de Proclus : interprétations, réceptions de l’Antiquité à nos jours». Les Actes de ce colloque ont paru en 2021. Voir la publication
Séminaires (année académique en cours)
Enseignements à l'ENS
– Séminaire platonicien et néoplatonicien – Pierre CAYE, Luc BRISSON
ENS, Lundi 16h-18h
S1 – Salle Dussane – Séances les 10 et 17 octobre, 7, 14, 21 et 28 novembre, 5 et 12 décembre 2022 ( sauf le 14/11 salle U209)
S2 – Résistants – Séances les 9, 16, 23 et 30 janvier 2023, 6 et 13 février, 6, 13, 20 et 27 mars, 3 et 17 avril, 15 et 22 mai, 5 et 12 juin 2023
Le thème du séminaire platonicien et néoplatonicien de l’année 2022-2023 sera consacré à la sōphrosúnē, « modération, retenue, sobriété » présente dans l’ensemble de la culture et de la littérature grecques et en particulier dans les dialogues platoniciens : le Charmide, le Protagoras, la République et les Lois. Cette étude nous permettra aussi de faire le point sur la place des vertus dans les morales antiques, en particulier platonicienne, sur leurs relations mutuelles, voire sur leur hiérarchie. Ce dont nous traiterons au premier semestre. Par ailleurs, le thème de la sobriété traverse toute l’histoire de la philosophie morale : elle joue un rôle important dans les grandes religions monothéistes, contribue au plus haut point à développer les notions d’umanitá et de civiltá constitutives de l’esprit de la Renaissance ; il n’est pas nécessaire enfin de souligner combien l’émergence du souci écologique qui caractérise notre temps met à nouveau au premier plan cette antique vertu selon il est vrai des modalités nouvelles. Nous consacrerons donc le second semestre à cette longue postérité de l’antique sōphrosúnē.
Chaîne vidéo du séminaire sur CanalU
– La République de Platon – Dimitri EL MURR et Elena PARTENE
ENS, S1 – salle des Résistants– Jeudi 14h-16h
La République de Platon est un classique. « Est classique », écrit Borges, « le livre qu’une nation ou un groupe de nations ou les siècles ont décidé de lire comme si tout dans ses pages était délibéré, fatal, profond comme le cosmos et susceptible d’interprétations sans fin » Cette définition vaut à l’évidence pour la plupart des chefs-d’œuvre de la littérature mondiale. Elle vaut aussi et tout particulièrement pour la République, car tout en elle est « délibéré, fatal, profond ». Quant aux « interprétations sans fin », il n’est qu’à voir la liste de ses illustres lecteurs à travers les siècles – Aristote, Diogène de Sinope, Zénon de Citium, Cicéron, Plotin, Proclus, Averroes, Ficin, Pléthon, Rabelais, Montaigne, More, Rousseau, Kant, Hegel, Heidegger, Popper, Badiou, pour ne citer que quelques noms parmi les plus célèbres – pour saisir l’immense fortune de ce dialogue hors du commun. C’est aux problèmes vivants que pose aux philosophes ce dialogue inclassable et à leur retentissement dans l’histoire de la réception de la République, de l’Antiquité à la philosophie contemporaine, que nous consacrerons ce cours d’intégration.
Ce cours est réservé aux normaliennes et normaliens philosophes de la promotion 2022.
– Les lois de l’attraction : la conception platonicienne de l’amitié – Dimitri EL MURR
ENS, S1 – salle des Résistants– Mercredi 14h-16h
Comment Platon conçoit-il l’amour (erōs) et l’amitié (philia), leurs spécificités et leurs différences ? Comment la philia et l’erōs s’articulent-ils à sa conception de la motivation et du désir humains ? Y a-t-il place pour une amitié véritable chez Platon, comme c’est le cas chez Aristote qui, aux livres VIII et IX de l’Ethique à Nicomaque, distingue trois formes d’amitié dont la plus parfaite est l’amitié vertueuse, relation de bienveillance active, réciproque et désintéressée en vue du bien d’autrui ? Quelle place enfin l’amitié occupe-t-elle dans la pensée politique de Platon et dans sa cosmologie ?
Abordant un certain nombre de dialogues platoniciens, du Lysis aux Lois, en passant par le Phèdre, la République, le Politique et le Timée, ce cours abordera chacune de ces questions (et quelques autres) en visant à déterminer ce qui fait la particularité de l’approche platonicienne de l’amitié, trop longtemps réduite au statut de simple transition ou d’intermédiaire entre une conception de l’amitié d’ordre physico-cosmologique à l’œuvre chez les présocratiques et une conception aristotélicienne pleinement éthique. Il s’agira de montrer que concernant l’amitié, Platon n’est ni le dernier présocratique, ni le premier aristotélicien.
– Platon, Phèdre – Dimitri EL MURR
ENS, S2 – salle des Résistants – Mercredi 14h-16h
Ce cours constituera une lecture suivie du Phèdre de Platon, dialogue dont le sujet et l’unité font débat depuis l’Antiquité (jusqu’à nos jours), mais dont l’importance pour l’éthique et la psychologie, l’épistémologie et l’ontologie platoniciennes est indéniable.
– Séminaire doctoral : le Socrate d’Aristote – Dimitri EL MURR
ENS, S2 – salle Pasteur – Jeudi 9h-12h
Calendrier spécifique : séances les 9/02/23, 9/03, 23/03, 6/04, 11/05
Ce séminaire sera consacré au témoignage d’Aristote sur Socrate. Nous lirons donc durant le semestre les passages des œuvres d’Aristote où l’élève de Platon fait état de questions ou de thèses philosophiques, d’éléments doctrinaux ou de méthode qu’il juge propres à Socrate et contre lesquels il polémique. A la différence de Platon, de Xénophon et d’autres disciples de Socrate, ou encore d’Aristophane, Aristote n’a jamais connu et entendu Socrate. Aussi trouvera-t-on dans son œuvre un témoignage sur Socrate plus objectif, débarrassé de toute tentative apologétique ? Nous verrons qu’il n’en est rien mais surtout tâcherons de comprendre pourquoi. Ce séminaire est validable dans le cadre du DENS mais pas pour le master de philosophie PSL.
– Regards sur les constructions de l’animal dans l’Antiquité (III) : le De Abstinentia de Porphyre – Dimitri EL MURR (Philosophie) et Jean TRINQUIER (DSA)
ENS, S2 – salle Pasteur – Jeudi 9h-12h
Calendrier spécifique : séances les 19/01/23, 26/01, 2/02, 16/02, 30/03, 13/04, 20/04
Pour la troisième année de ce séminaire (validable en tant qu’expérience transdisciplinaire dans le cadre du DENS et comme cours dans le cadre des Master PSL « Philosophie » et « Mondes Anciens »), nous poursuivrons notre réflexion sur les constructions antiques de l’animal en nous intéressant aux vifs débats suscités dans l’Antiquité par l’alimentation carnée. C’est dire que nous nous concentrerons cette année sur la question du végétarisme antique à travers la lecture systématique du traité incoutournable à ce sujet : le De abstinentia du néoplatonicien Porphyre. Comme les deux années précédentes, ce séminaire sera l’occasion, en associant nos deux départements, de croiser les approches de l’histoire de la philosophie, de l’histoire culturelle et de la philologie classique. Validation par un mini-mémoire dont les contraintes seront précisées lors de la première séance.
Quatre collections sont dirigées par des membres de l’équipe
Actualité de l’équipe Philosophie antique
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Séminaire platonicien et néoplatonicien
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