Équipe Philosophie antique

Équipe Philosophie antique

L’équipe « Philosophie antique », fondée par Jean Pépin, est historiquement liée à l’étude du néoplatonisme. Elle regroupe à présent, outre des spécialistes du néoplatonisme, des chercheurs qui travaillent, en philologie, philosophie et ecdotique, sur Platon, Aristote, les Cyniques, les Stoïciens, les Épicuriens, les Grammairiens Grecs, Stobée, ainsi que sur la théologie byzantine.

Dans les dernières années, un groupe de chercheurs a travaillé sur la théorie stoïcienne de l’action (resp. M.-O. Goulet-Cazé), puis à la traduction de L’Antre des Nymphes de Porphyre (resp. Tiziano Dorandi). Après avoir publié une traduction commentée de l’Ad Gaurum de Porphyre, un autre groupe de chercheurs travaille actuellement sur les Éléments de théologie de Proclus (resp. Gwenaëlle Aubry et Luc Brisson).

Dimitri El Murr, professeur de philosophie antique à l’ENS de la rue d’Ulm, a intégré le laboratoire en septembre 2017.

Les membres actuels de l’équipe Philosophie antique

Gwenaëlle Aubry (DR), Luc Brisson (DREM), Giuseppe Conticello (CR), Tiziano Dorandi (DREM), Dimitri El Murr (PR ENS Ulm),  Richard Goulet (DREM), Paul Guerpillon (doctorant), Frédérique Ildefonse (DR), Marion Krafft (doctorante), Nicolas Le Merrer (doctorant), Marion Pollaert (post-doctorante associée), Francesca Scrofani (chercheuse associée), Filippo Sirianni (doctorant)

Programmes financés

Responsable scientifique : Giuseppe CONTICELLO

Dans le cadre du LabEx Hastec

Premier dans ce domaine d’études, le CTLG (Catalogus Translationum Latino-Graecarum) présente un inventaire critique exhaustif des œuvres païennes et chrétiennes traduites du latin en grec depuis le IIIe siècle jusqu’à la Renaissance italienne.
La première partie du projet va du XIIIe au XVIe siècle. En raison de l’ampleur des traductions de leur œuvre, Augustin d’Hippone (354-430) et Thomas d’Aquin (1225/6-1274) y occupent la place centrale.
Le CTLG constitue le pendant des recherches de l’auteur sur la théologie byzantine, sur la Catena aurea de Thomas d’Aquin et sur la réception de la patristique grecque et byzantine au Moyen Age latin.

Consulter la base de données

Pseudopythagorica : stratégies du faire croire dans la philosophie antique

Organisateurs : Constantin MACRIS (UMR 8584-LEM), Pierre CAYE, Luc BRISSON et Tiziano DORANDI

Dans le cadre du LabEx Hastec (PC 2, 3 et 4)

Les Pseudopythagorica constituent un corpus de textes philosophiques divers mis en circulation à partir de l’ère hellénistique sous le nom de Pythagore et des Pythagoriciens. Les auteurs de ces textes mirent en oeuvre des stratégies du “faire croire” :  pseudonymie, référence à la tradition, emploi du dialecte dorien, afin de convaincre (qui ? pourquoi ?) qu’ils y exprimaient fidèlement les positions du pythagorisme originel en matière de philosophie des principes et des nombres, de théologie, physique et logique, mais aussi de philosophie politique ou éthique, de mode de vie. Et ils y ont bien réussi, si l’on considère l’autorité que leur ont accordée néoplatoniciens et philosophes de la Renaissance, et même Copernic. Les plus ambitieux parmi ces textes prétendaient être les sources dont se sont inspirés Platon et Aristote pour le Timée et les Catégories. Ce corpus n’a jamais été examiné de manière systématique, philosophique et philologique, dans un Workshop. Or les conditions se sont réunies à présent pour ce faire, vu l’essor actuel des études pythagoriciennes. C’est à une palette internationale de spécialistes de ce domaine qu’on a fait appel pour ce projet.

En savoir plus

Voir aussi une présentation orale du projet sur YouTube.

Le seizième numéro des Etudes Platoniciennes contient le dossier “Pseudoplatonica et écrits authentiques de Platonqui a été coordonné par Marco Donato, Constantinos Macris et Francesca Scrofani. Il s’agit de la première publication issue du projet : https://journals.openedition.org/etudesplatoniciennes/1785

Le premier volume d’études du projet ‘Pseudopythagorica’ est paru en novembre 2021 : Pythagoras redivivus

Voir aussi l’annonce de la parution sur notre site.

Concernant les webinaires organisés dans le cadre de ce projet, voir leur annonce sur la page “Séminaires”.

Opération collective sous la co-direction de Gwenaëlle AUBRY, Luc BRISSON, Philippe HOFFMANN (UMR 8584-LEM) et Laurent LAVAUD (ENS-Lyon).

Dans le cadre du LabEx Hastec (PC 2 et 4) et en collaboration avec la KU Leuven.

Cette opération se donne pour objectif de produire une nouvelle traduction commentée des Éléments de théologie de Proclus (81 pages de texte grec dans l’édition anglaise de Dodds). Cette œuvre fondamentale a à la fois constitué la métaphysique néoplatonicienne en système (Hegel crédite Proclus de l’invention même de l’idée de système) et opéré comme le principal relais de la transmission du platonisme au Moyen Âge et à la Renaissance. Par l’intermédiaire du ps.-Denys et du Liber de Causis, elle a aussi eu une influence déterminante sur la philosophie byzantine et arabe. On peut encore en suivre la postérité chez les Cambridge Platonists, chez Spinoza, ou encore dans l’idéalisme allemand. Pour autant, ce texte matriciel n’est pas disponible en français. Jean Trouillard en a fait paraître, en 1965, une traduction, mais qui est désormais épuisée, et qui pose un certain nombre de problèmes de compréhension en raison de nombreux néologismes. Une nouvelle traduction française, richement annotée, nous a donc paru s’imposer, qui puisse offrir au public français un outil de travail comparable à l’édition anglaise de Dodds, et qui intègre aussi les importants progrès des études proclusiennes et néoplatoniciennes durant ces dernières décennies.

La première phase de l’opération a réuni, sous la forme d’un séminaire mensuel ouvert tenu alternativement à l’Université Paris-I, sur le campus CNRS de Villejuif, et à la KU Leuven, un groupe de chercheurs et d’enseignants-chercheurs français et étrangers, auxquels se sont joints des doctorants et post-doctorants. Des semaines intensives ont, parallèlement, été organisées. La traduction collective ainsi établie est actuellement en cours de révision et d’annotation par les dix futurs signataires de la publication (Gwenaëlle Aubry, Luc Brisson, Pieter D’Hoine (KU Leuven), Frédéric Fauquier (Université Paul Valéry-Montpellier), Philippe Hoffmann (LEM-UMR 8584), Laurent Lavaud (ENS-Lyon), Alain Lernould (CNRS-UMR 8163), Jan Opsomer (KU Leuven), Sylvain Roux (Université de Poitiers), Carlos Steel (KU Leuven).

La fin de la première phase de l’opération s’est par ailleurs accompagnée de l’organisation d’un colloque international tenu à Paris, en mai 2018, sous le titre : « Les Éléments de théologie de Proclus : interprétations, réceptions de l’Antiquité à nos jours». Les Actes de ce colloque ont paru en 2021. Voir la publication

Séminaires (année académique en cours)
Enseignements à l'ENS

– Séminaire platonicien et néoplatonicien – Pierre CAYE et Luc BRISSON 

ENS, Camille Marbo (U205, 29 rue d’Ulm) 03 et 10/06/24 Amphi Jaurès

S1 – S2 : Lundi 16h-18h

Première séance : lundi 6 novembre

Le Théétète met en scène un Socrate qui s’intéresse non plus aux questions éthiques et politiques comme dans les dialogues de jeunesse et de la maturité, mais à une question épistémologique, la définition de la science (épistèmè), comme le Sophiste qu’il annonce. On notera que la discussion a pour préambule la construction par Théodore de longueurs « irrationnelles ». Dans un premier temps, Socrate explique comment il conçoit la pédagogie non comme la transmission d’un savoir, mais comme l’accouchement d’une vérité que chacun possède en lui-même. Puis on passe à la définition de la science. La science ne peut résider dans la sensation comme le prétend Protagoras. On serait amené par là un relativisme plus ou moins absolu. La science ne peut non plus résider dans l’opinion vraie, pas même accompagnée de définition : mais est-il possible que des éléments qui ne peuvent être définis puissent contribuer à la définition d’un tout, compte tenu de surcroît que le terme « définition » présente plusieurs sens ? A l’étude du Théétète, nous ajouterons dans la même optique celle du Ménon.
Le second semestre sera consacré à l’étude des modalités de la connaissance dans les diverses écoles de la philosophie antique: platonisme et néoplatonisme, aristotélisme, épicurisme et stoïcisme, scepticisme et empirisme sans oublier les sophistes.

Chaîne vidéo du séminaire sur CanalU

– Séminaire « Possible, puissance, pouvoir : de l’ontologie au politique » – Gwenaëlle AUBRY

ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris – salle Pasteur



S2 – Vendredi 16h-18h

Calendrier spécifique : 19 janvier 2024 ; 16 février ; 15 mars ; 05 avril ; 03 juin.



Ce séminaire s’assigne un double objectif, à la fois généalogique et critique : on commencera par étudier les principaux lieux d’élaboration antiques et médiévaux des concepts de possible, de puissance et de pouvoir, de façon à délimiter leur contenu propre mais aussi à identifier les différentes relations qui les organisent. On s’intéressera ainsi à la démarcation entre les concepts aristotéliciens de dunaton, dunamis et dunamei, aux théories néoplatoniciennes du principe (arkhè), à la théologie de la toute-puissance et aux redistributions conflictuelles qu’elle engage entre ces trois notions. Plutôt qu’à reconstituer une histoire polyphonique, on s’attachera à dégager des modèles conceptuels en même temps que des moments ontologiques distincts.

Dans un second temps, qui prendra la forme d’un cycle de conférences, on s’interrogera sur les figures politiques– y compris modernes– dérivables de ces modèles, mais aussi sur les limites d’une telle dérivation du politique à partir de l’ontologie.

De ce double parcours on attend, à terme, qu’il contribue à éclairer les usages contemporains de ces notions, fortement polarisés entre la réduction du possible à la capacité passive, voire à l’impuissance, et la recherche de tendances immanentes à même de le redéployer.

– Platon, La République Dimitri EL MURR

ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris – Résistants

S1-S2 (septembre-février) – Mercredi 14h-17h

Calendrier spécifique : 27 septembre, 4 et 18 octobre, 15 et 29 novembre, 13 et 20 décembre, 17 et 24 janvier, 7 et 14 février.
4 journées de colles en avril pour les agrégatives et agrégatifs avant les résultats d’admissibilité.

Ce cours proposera une lecture d’ensemble de la République de Platon en vue de la préparation à l’épreuve orale de Textes français ou traduits en français de l’agrégation. La traduction de la République au programme est celle de Pierre Pachet, chez Gallimard, coll. Folio-Essais.

 

– Le Sophiste de Platon et sa lecture par Heidegger – Filippo SIRIANNI, Orion CHATZIARGYROS

ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris – Résistants

S2 – Lundi 14h-16h

La première moitié du cours sera consacrée à l’étude du Sophiste de Platon. Le Sophiste est l’un des rares dialogues où Platon se penche sur la réalité intelligible pour en déceler la nature et le mode de fonctionnement. Mais c’est aussi le lieu où Platon développe de manière tout à fait inédite sa théorie de la connaissance de l’intelligible, à travers la mise en œuvre de la méthode de division, qui devient ainsi un des piliers de sa science dialectique. Nous allons donc examiner la relation que connaissance dialectique et ontologie entretiennent chez Platon, par la lecture des passages principaux du dialogue.

La seconde moitié du cours sera consacrée à l’interprétation du Sophiste que Heidegger exposa à Marbourg en 1924-1925. Il s’agira d’abord de comprendre le geste herméneutique heideggérien consistant à aller « du clair à l’obscur », c’est-à-dire, en l’occurrence, partir d’Aristote pour aller vers Platon. Cela nous amènera à interroger le rapport de Heidegger à la tradition en général, et plus spécifiquement à Platon et son ontologie. Sa lecture du Sophiste fait apparaître deux nœuds conceptuellement fondamentaux : 1) le rapport de Heidegger à la dialectique (c’est-à-dire à la modalité selon laquelle l’être est appréhendé par Platon) ; 2) la compréhension heideggérienne du cinquième genre du Sophiste (l’« autre ») et la détermination du non-étant qui en découle (c’est-à- dire le contenu même de l’ontologie présentée dans le dialogue). Ce sont ces deux points qui retiendront majoritairement notre attention.

Quatre collections sont dirigées par des membres de l’équipe

Actualité de l’équipe Philosophie antique

Canal U

Séminaire platonicien et néoplatonicien

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Sous la direction de Luc Brisson

  • TITRE : Pros Gauron peri toû pôs empsuchoûtai ta embrua
  • MANUSCRIT : Cod. Supp. gr. 635, Paris, Bibliothèque Nationale
  • EDITION : K. Kalbfleisch, Philosophische und historische Abhandlungen der königlichen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, 1895 p. 33-62.
  • TRADUCTION en français : À Gauros. « Sur la manière dont l’embryon reçoit l’âme », par A. J. Festugière, La Révélation d’Hermès Trismégiste, t. III, Les doctrines de l’âme, Paris, 1953, Appendice II, p. 265-302.

 

- en allemand :
1) Porphyrios, Die Beseelung der Embryonen, par K. Limburg, Diss. Köln, 1975.
2) Grundfragen der Embryonalentwicklung aus der Sicht eines Neuplatonikers : Übersetzung und Bearbeitung der Schrift des Porphyrios « Über die Beseelung der Embryonen », par U. Jurisch, Diss. med. Erlangen-Nürnberg 1991.

RESUME « Pour nous donc, nous démontrerons avant tout que le fruit n’est ni un vivant en acte, ni un vivant en puissance au sens de ce qui a déjà reçu l’âme, d’où il résulte que l’entrée de l’âme a lieu après l’enfantement ; et quand même nous aurions concédé que l’embryon, en lui-même, soit un vivant en puissance, voire un vivant en acte, nous montrerons qu’il n’est pas possible que l’animation ait eu lieu ni à partir du père ni à partir de la mère, mais qu’elle se fait seulement de l’extérieur, en sorte que, dans ce cas, la doctrine platonicienne de l’entrée de l’âme n’est pas rejetée comme fausse. »

L’édition, la traduction et le commentaire de ce traité de Porphyre permettront une avancée véritable sur le plan scientifique. Avec l’aide de Tiziano Dorandi, qui travaille sur une photographie à l’ultra-violet permettant de faire ressortir une écriture abîmée par l’eau sur du papier, nous espérons proposer une édition du texte très supérieure à la seule qui existe de nos jours. Les modifications apportées au texte exigent une traduction qui sera vraiment originale par rapport à l’excellente traduction faite par A.-J. Festugière, il y a déjà plusieurs dizaines d’années. Enfin, les notes de commentaire permettront d’aborder un certain nombre de thèmes philosophiques et de questions scientifiques relatives à la venue de l’âme dans un embryon et aux développements des fonctions vitales dans le corps humain.

De surcroît, un travail de ce genre mettra à contribution l’histoire de la philosophie, car Porphyre ne peut être compris sans faire intervenir Platon, Aristote et les Stoïciens. De plus, il fera resurgir des questions importantes dans le cadre de l’histoire de la médecine, ce traité ayant été attribué, avant son dernier éditeur, au médecin Galien.

Plusieurs points de contact pourront être trouvés entre ce travail portant sur l’Antiquité et les polémiques actuelles concernant le débat sur l’avortement. Comme il n’est pas fréquent dans notre domaine de croiser l’actualité, la chose mérite d’être signalée.

Actuellement, le groupe qui travaille sur l’Ad Gaurum a élaboré une première traduction de l’ensemble du texte.

Un colloque international consacré à l’histoire de l’embryologie s’est tenu du 30 juin au 2 juillet 2005 à Paris sous la direction de L. Brisson.

Les chercheurs de ce groupe travaillent, sous la direction de Tiziano Dorandi, à une nouvelle traduction commentée du petit traité de Porphyre intitulé L’antre de nymphes dans l’Odyssée (Περὶ τοῦ ἐν Ὀδυσσείᾳ τῶν νυμφῶν ἄντρου), qui sera précédée d’une introduction sur Porphyre exégète d’Homère. Porphyre y offre une interprétation allégorique et philosophique de l’antre que Homère, Odyssée XIII 102-112 (vers cités au début du traité, § 1), situe à Ithaque et dans lequel Ulysse avait caché les trésors qu’il avait reçu des Phéaciens.

On dispose d’une bonne édition critique de ce texte publiée par Duffy, Sheridan, Westerink et White, Porphyry, The Cave of the Nymphs in the Odyssey (1969), qui remplace celle établie par A. Nauck, Porphyrii philosophi platonici opuscula selecta (1886). Le texte a été traduit en plusieurs langues modernes. Il existe aussi une traduction française par J. Trabucco (1918) et une plus récente de F. Buffière (1956), les deux à partir du texte de Nauck. Tandis que celle d’Y. Le Lay (1989) se fonde sur le texte de Duffy et alii.

La traduction a été partagée entre les membres du groupe et discutée pendant les séances communes, mais elle sera publiée comme le résultat d’un travail collectif. Les notes du commentaire seront publiées accompagnées du nom de leur rédacteur.

Pour l’introduction, on a fait appel aussi à d’autres personnes extérieures qui ont déjà travaillé sur Porphyre exégète d’Homère et l’allégorie ou sur Homère et sa postérité pour l’exégèse homérique de Porphyre (S. Nannini, Bologna et F. Pontani, Venise).

Pour l’instant on a travaillé à la traduction du texte grec à partir de celui établi par Duffy et alii, mais en tenant compte des progrès de la recherche en vue de l’établissement d’un nouveau texte critique. La révision de la traduction sera achevée dans les premiers mois 2014. On prévoit la révision du texte grec ainsi que la rédaction d’un chapitre de l’Introduction sur l’histoire du texte, avec une description des manuscrits, ainsi que de la rédaction de notes sur des passages dont le texte pose des difficultés. Pour l’établissement du texte de l’édition, on peut compter sur deux manuscrits : Vaticanus gr. 305, XIIIe s. [V] et Marcianus gr. IX 4, XIIIe/XIVe s. [M]. Il faudra cependant tenir compte de la paraphrase que Psellos avait fait du De antro et qui peut se révéler utile parce que le savant byzantin avait eu entre les mains un autre manuscrit, aujourd’hui perdu (ce texte a été réédité par J.M. Duffy en 1992).

Le groupe qui travaille sous ma direction se compose des membres suivants (en ordre alphabétique) : Bastit, Agnès ; De Piano, Piera ; Dorandi, Tiziano (responsable) ; Droit, Roger-Pol ; Giavatto, Angelo ; Goulet-Cazé, Marie-Odile ; Gysembergh, Victor ; Ildefonse, Frédérique ; Jourdan, Fabienne ; Koch, Isabelle ; Macris, Constantin ; Mihai, Adrian ; Nannini, Simonetta ; Saudelli, Lucia ; Soares, Luciana ; Toulouse, Stéphane ; van Kasteel, Hans ; Viltanioti, Irini Fotini ; Zamora, José Maria.

Depuis décembre 2012, on a enfin prit contact avec un groupe de chercheurs de UMR 7044 Étude des civilisations de l’Antiquité M.I.S.H.A. - Maison des Sciences de l’Homme - Alsace qui travaille, sous la direction de Madame Doris Meyer, à un projet semblable et qui prévoit aussi la publication de la première traduction allemande du De antro de Porphyre.

Collection Textes et travaux de Chrysopoeia

Dirigée par Didier Kahn et Sylvain Matton
Diffusion EDIDIT

1. Alchimie : art, histoire et mythes. Actes du 1er colloque international de la Société d’Étude de l’Histoire de l’Alchimie (Paris, Collège de France, 14-15-16 mars 1991), sous la direction de Didier Kahn et Sylvain Matton. Ouvrage publié avec le concours du C.N.R.S. 1995, grand in-8° de VI-848 p., ill.

2. Vincenzo Percolla, Auriloquio. Nel quale si tratta dello ascoso secreto dell’Alchimia. Trattato manos­critto del ‘500 d’interpretazione alchemica dei miti greci et romani. Edizione e note a cura di Carlo Alberto Anzuini. 1996, grand in-8° de XX-276 p.

3. François Secret, Postel revisité. Nouvelles recherches sur Guillaume Postel et son milieu. Première série. 1998, grand in-8° de 260 p., ill.

4. Aspects de la tradition alchimique au xviie siècle. Actes du colloque international de l’Université de Reims-Champagne-Ardenne (Reims, 28 et 29 novembre 1996), sous la direction de Frank Greiner. Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre. 1998, grand in-8° de 521 p., ill. dont 1 en couleur.

5. Yves Marquet, La Philosophie des Ihwan al-Safa’. Nouvelle édition augmentée. 1999, grand in-8° de XVI-622 p.

6. D. Zecaire, Opuscule tres-eccelent de la vraye philosophie naturelle des metaulx. Édition critique, introduction et notes par Renan Crouvizier. 1999, grand in-8° de 208 p., ill.

7. Pierre Jean Fabre, L’Alchimiste chrétien (Alchymista christianus). Traduction anonyme inédite du xviiie siècle, avec le fac-similé de l’édition latine originale. Édition, introduc­tion et notes par Frank Greiner. 2001, grand in-8° de 732 p.

8. Pascale BarthÉlemy, La Sedacina ou l’Œuvre au crible. L’alchimie de Guillaume Sedacer, carme catalan de la fin du XIVe siècle. Préface de Guy Beaujouan. Volume I : Étude et outils. Volume II : La Sedacina, édition critique et traduction, suivie du Liber alterquinus. Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre. 2002, 2 vol. grand in-8° de 390 et 486 p.

9. Yves Marquet, Les “Frères de la pureté” pythagoriciens de l’Islam. La marque du pythagorisme dans la rédaction des Épîtres des Ihwan al-Safa’. Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre. 2006, grand in-8° de 374 p.

10. Sylvain Matton, Philosophie et Alchimie à la Renaissance et à l’Âge classique. I : Scolastique et Alchimie (XVIe-XVIIe siècles). Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre. 2009, grand in-8° de VIII-898 p.

Problèmes de la métaphysique

Centre International d’Etude de la Philosophie Française Contemporaine, en collaboration avec le CNRS, UPR76/Centre Jean PépinSéminaire « Problèmes de la métaphysique »
Usages de la relation

La proposition l’ « être est relation » a trouvé une nouvelle actualité dans la philosophie contemporaine. Elle est au centre des tentatives de reconstruction de la métaphysique qui font communiquer des œuvres aussi disparates que celles d’ H. Bergson, G. Tarde, A. N. Whitehead, R. Ruyer, G. Simondon ou encore G. Deleuze. Elle annonce un nouveau genre de questions : comment des individus, physiques, biologiques, techniques et sociaux, se constituent-ils à l’intérieur d’un tissage relationnel, toujours singulier et mobile ? Si la notion de substance n’est plus adéquate pour penser les êtres quels concepts lui substituer ? Que serait une identité relationnelle ? Quelles sont les conséquences épistémologiques de ce changement de perspective ? Le séminaire envisagera dans un premier temps la question des relations à partir de moments historiques qui nous paraissent particulièrement prégnants, du point de vue des enjeux contemporains, afin de la densifier et de lui donner les expressions techniques qu’elle porte avec elle. L’année suivante, le séminaire se concentrera sur les tentatives plus contemporaines qui visent à rendre au concept de relation son statut de principe métaphysique de constitution des choses.

ENS-Ulm
Salle Pasteur, Pavillon Pasteur, 45 rue d’Ulm
(à l’exception de la séance du 29 mai 2015)
Responsables : Saverio Ansaldi, Gwenaëlle Aubry, Didier Debaise
 

Séances 2014-2015

Vendredi 10 octobre 2014, de 17h à 19h
Frédéric Worms : « Agir dans les relations »

Vendredi 21 novembre 2014, de 17h à 19h
Frédéric Worms : « Les relations entre les êtres »

Vendredi 19 décembre 2014, de 17h à 19h
Elisabeth Kessler : « Schelling, Heidegger, ou la relation obligée en art »

Vendredi 23 janvier 2015, de 17h à 19h
Paul-Antoine Miquel : « Aspects d’une théorie de l’organisme à partir de Simondon »

Vendredi 3 avril 2015, de 17h à 19h
Isabelle Stengers : « Whitehead : relations et modes d’abstraction »

Vendredi 29 mai 2015, de 17h à 19h
Alain Badiou (titre à préciser)

« La Providence, le destin, le mal et la matière. Un réseau de commentaires en amont et en aval d’Avicenne »

CENTRE JEAN PÉPIN (UPR 76) « PHILOSOPHIE ARABE : INNOVATIONS, HÉRITAGES GREC ET SYRIAQUE, POSTÉRITÉ LATINELABORATOIRE D’ÉTUDES SUR LE MONOTHÉISME (UMR 8584)
AVEC LE SOUTIEN DU LABEX HASTEC

Organisé par Meryem Sebti (Centre Jean Pépin-CNRS) & Daniel de Smet, (LEM-UMR 8584)

Campus de Villejuif 7, rue Guy Môquet 94800 Villejuif Salle de la Rotonde

Vendredi 18 octobre 2013 10h-13h et 14h30-17h30
Silvia Fazzo (Londres), Isabelle Koch (Université Aix-Marseille), Mauro Zonta (Università di Roma Sapienza)
« L’émergence de la thématique de la Providence divine : le Traité de la Providence d’Alexandre d’Aphrodise et sa version arabe »

Vendredi 25 octobre 2013 9h30-13h
Emma Gannagé (Georgetown University)
"La téhorie de la providence d’Alexandre à sa réception arabe".

Charles Genequand (Université de Genève) « Métamorphoses de la Providence de Kindî à Avicenne »

Vendredi 8 novembre 2013 10h-13h et 14h30-17h30Luc Brisson (Centre Jean Pépin-CNRS)
« La Providence et la question du mal chez Plotin »

Christopher Noble (LMU-München) & Nathan M. Powers (Albany University) « Divine Thought and Providence in Plotinus »

Michael Chase (Centre Jean Pépin-CNRS) « La question de la Providence chez Boèce »

Vendredi 29 novembre 2013 10h-13h et 14h30-18h30
Carlos Steel (KU Leuven) ; Philippe Hoffmann (LEM-EPHE, Paris) ; Jan Opsomer (KU Leuven) ; Pieter d’Hoine ( KU Leuven)
« Les traités sur la Providence de Proclus »

Vendredi 13 décembre 2013 9h30-13h
Giovanna Rita Giardina (Università di Catania) ; Matthias Perkams (Institut für Philosophie der Friedrich-Schiller-Universität Jena.)
« La Providence selon les commentateurs néoplatoniciens d’Aristote »

Contact : Meryem Sebti (sebti@vjf.cnrs.fr) & Daniel de Smet (desmet@vjf.cnrs.fr)

ATELIER PANCKOUCKE

A P E M ATELIER PANCKOUCKE ENCYCLOPEDIE METHODIQUE

organisé par Martine GROULT, Luigi DELIA et l’équipe UQAM menée par Josiane BOULAD-AYOUB avec la collaboration d’ARTFL (Robert MORRISSEY)

L’Encyclopédie méthodique par ordre des matières (1782-1832) est publiée par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798) à la suite de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1751-1772) de Diderot et d’Alembert.
L’objectif est d’améliorer cette dernière, ainsi que le voulait Diderot. Grand admirateur des éditeurs, le Libraire également traducteur de L’Arioste, est d’abord un grand entrepreneur, au sens commercial moderne et noble du terme. Il va réussir à mettre en place un projet encyclopédique qui, comme celui des Lumières, connaîtra des modifications. L’objectif de son entreprise est d’offrir un état complet des sciences, des arts et des métiers en réalisant, non plus une encyclopédie contenant toutes les matières par ordre alphabétique structurées selon un ordre encyclopédique, mais des Dictionnaires scientifiques spécialisés, constitutifs d’une encyclopédie par ordre de matières et regroupés dans un Vocabulaire encyclopédique. On compte pour la Méthodique 40 Dictionnaires scientifiques pour 212 volumes in-quarto, selon l’inventaire de la Bibliothèque Mazarine repris dans le Vol. 2 des Prospectus et Mémoires (2013), pendant que l’Encyclopédie comportait 28 volumes in-folio. Le nombre de volumes retrace la volonté de l’exhaustivité pour chaque discipline.

A la suite d’un premier Atelier sur Les Encyclopédies. Construction et circulation du savoir publié en 2011 (www.editions-harmattan.fr), l’APEM entreprend l’étude de cette suite particulière des Lumières. Les deux objectifs pratiques sont d’une part, une édition d’anthologies, dirigée par Josiane Boulad-Ayoub aux Presses Universitaires de Laval - PUL (http://www.pulaval.com/produit/la-vision-nouvelle-de-la-societe-dans-l-encyclopedie-methodique-volume-i-jurisprudence, et http://www.pulaval.com/produit/la-vision-nouvelle-de-la-societe-dans-lencyclopedie-methodique-volume-ii-assemblee-constituante) et, d’autre part, un projet de numérisation des Dictionnaires scientifiques avec l’équipe ARTFL de l’Université de Chicago. Ce projet se situe en continuité des travaux effectués sur l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert depuis plusieurs années, sous la direction de Robert Morrissey (http://encyclopedie.uchicago.edu).

L’objet de cet Atelier consiste dans l’élaboration d’études transversales entre les Dictionnaires scientifiques de la Méthodique. Elles sont appelées à mettre en lumière le projet encyclopédique tel qu’il a été énoncé par Panckoucke dans des Prospectus et Mémoires dont la réédition, pour la première fois réalisée, vient d’être achevée en 2 volumes (2011 et 2013).

L’explication de leur matière par les scientifiques, dans le seul but de l’instruction – et non de l’explication de la découverte scientifique -, et la traversée d’une époque historique hors du commun sur cinquante années, font de l’Encyclopédie méthodique un témoignage, non seulement sur la science, mais sur la manière d’appréhender le savoir. Les liaisons entre les matières évoluent vers une transversalité que le projet du Vocabulaire universel encyclopédique par Panckoucke laissait pressentir. C’est cette différence entre enchaînement, au siècle des Lumières, et transversalité de la connaissance, pendant et après la Révolution française, que cet atelier se donne pour tâche d’interroger.

Calendrier des séances de l’APEM

 

Année 2016

29 janvier 2016
- Daniel TEYSSEIRE, (Paris), Le ‘Dictionnaire de médecine’ de l’Encyclopédie méthodique : la méthodicité à l’œuvre .
25 mars 2016
-  Luigi DELIA (Collège International de Philosophie), Punir pour amender le coupable : Charles-Louis Panckoucke héritier de Beccaria ?
3 juin 2016
- Philippe DE LA COTARDIÈRE (Paris), Les descendants de Charles-Joseph Panckoucke et leurs alliances


Année 2015

14h – 18h
6 mars 2015

Marina LEONI, (Genève), La Méthodique de Quatremère de Quincy. L’architecture face aux beaux-arts

5 juin 2015

Malou HAINE (Bruxelles, Belgique), Transversalité des dictionnaires spécialisés de l’Encyclopédie méthodique : l’exemple des instruments de musique.

14e Congrès International du Dix-huitième siècle à Rotterdam (Pays-Bas)
26-31 juillet 2015
Séance de l’Atelier Panckoucke : Le Marché Panckoucke (1782-1832)
ou l’ouverture de la connaissance
Université Erasme
Mardi 28 juillet 20159h00 – 10h30 : Session Martine Groult

Présidence : Martine Groult

· Leoni, Marina : La Méthodique de Quatremère de Quincy. L’Architecture entre beaux-arts et savoirs scientifiques

· Delia, Luigi : Lumières sur le jusnaturalisme. Remarques sur la réception encyclopédique du droit naturel

Présidence : Rolando Minuti

· Doig, Ann Kathleen Hardesty : Ebauche d’une étude transversale : le Dictionnaire "Physique" de l’Encyclopédie méthodique

· Groult, Martine : Ordre encyclopédique et ordre méthodique

11h00 – 12h30 : Session Claire Fauvergue
Présidence : Pascal Bastien

· Fauvergue, Claire : Histoire et langue philosophiques dans l’Encyclopédie méthodique.

· Albertan-Coppola, Sylviane : La spécialisation dans l’Encyclopédie méthodique : le cas de la théologie

Présidence : Claire Fauvergue

· Droixhe, Daniel and Collart, Muriel : L’Encyclopédie méthodique et le cancer. Reconstruire une histoire de la thérapie oncologique à l’époque des Lumières

· Giargia, Myriam : La réception du républicanisme anglais dans la Méthodique

14h00 – 15h30 : Session Robert Morrissey
Présidence : Luigi Delia

· Morrissey, Robert : De l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert à l’Encyclopédie Méthodique : vers une édition numérique, First Part

· Roe, Glenn : De l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert à l’Encyclopédie Méthodique : vers une édition numérique, Second Part

Présidence : Robert Morrissey

· Bret, Patrice : Chimie, physique, médecine et alii : Le vocabulaire dans tous ses états, ou le défi de l’Encyclopédie méthodique

· Postigliola, Alberto : Diderot, Naigeon et Panckoucke. Quelle philosophie pour la Méthodique ?

23 octobre 2015

Patrice BRET (Paris), Chimie et arts mécaniques (à préciser)


 

Année 2014

Centre Jean Pépin
Salle de la Rotonde - 14h – 18h
24 octobre

Josiane BOULAD-AYOUB (Université de Montréal – Canada), L’évêque des Lumières contre le matérialiste radical. Le Dictionnaire de théologie de Bergier vs le Dictionnaire de philosophie de Naigeon


Introduction générale au projet encyclopédique de Panckoucke

Le nombre de volumes
Alors que l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert a occupé la recherche scientifique avec la question de l’attribution des articles, l’Encyclopédie méthodique pose aux chercheurs le problème du nombre des volumes publiés. L’introduction du Volume II des Prospectus et Mémoires (Garnier, 2013) explique pourquoi le nombre gigantesque de volumes varie entre 203 et 212. Sans la reprendre dans son intégralité, citons quelques passages.

- S’il est difficile de connaitre le nombre de volumes, c’est parce qu’ils étaient vendus en feuilles sans être reliés. Panckoucke, qui compte non pas en volumes ou en pages mais en feuilles pour établir le prix de vente, a vendu les volumes non reliés et a fourni des consignes de reliure bien après les livraisons. Puis, la publication s’est faite par demi-volume – tous les volumes sont divisés en deux parties à peu près égales entre 300 à 400 pages chacune, soit un total approximatif de 700/800 pages pour chaque volume - ce qui a entraîné des insertions de parties dans des endroits différents et par voie de conséquence une pagination non suivie dans de nombreux exemplaires. A cela il faut ajouter le subterfuge, destiné à contrer les contrefaçons, de l’édition des volumes de planches avant celle des volumes de texte qui leur correspondaient. Ensuite, il y a eu la multiplication des imprimeries – entre 160 à 200 – travaillant en même temps. Certaines imprimeries étaient plus rapides que d’autres, ce qui a donné lieu à la publication des deuxièmes ou troisièmes volumes avant celle des premiers. En plus de tous ces aspects pratiques, il ne faut pas perdre de vue la prolifération des découvertes scientifiques qui a obligé des auteurs à suspendre leurs travaux.

Outre le nombre des volumes, il y a aussi le nombre de Dictionnaires scientifiques et l’intitulé des matières. L’évolution scientifique mais aussi l’allongement dans le temps ont eu un impact sur l’intitulé des matières, ce qui ressort dans les tentatives de listes de la Méthodique dans les travaux de Kathleen Hardesty Doig (Oxford, 1995 et 2013), de Philippe Chevaillier ou dans les nôtres (Savoir et Matières et Prospectus et Mémoires de Panckoucke). Certaines listes comportent 36 Dictionnaires, puis 38, d’autres 40 ou encore 43. Il n’y a pas forcément d’erreurs. Pour sa part, Panckoucke a commencé à compter, excepté le Vocabulaire encyclopédique, 26, 39, 51 puis 43 Dictionnaires scientifiques. Enfin, autre origine des différences : la contrefaçon à laquelle est également associée la décision de la vente en Dictionnaires séparés. Des collections aujourd’hui réunies sur les rayons d’une bibliothèque peuvent provenir d’achats par Dictionnaires scientifiques séparés et non de la souscription à la totalité de la Méthodique.

Le projet encyclopédique
Avant ces problèmes concrets dans lesquels nous nous débattons aujourd’hui pour connaitre l’intégralité de cette Encyclopédie, il y a eu le projet encyclopédique. Il est exposé dans l’introduction du Vol. I des Prospectus et Mémoires (2011).

On peut dire brièvement que le Prospectus de 1782 est capital. C’est lui qui explique le plan destiné à construire un dictionnaire scientifique à partir de la nomenclature et une encyclopédie à partir de dictionnaires. Le plan du projet de Panckoucke commence par la structure de chaque dictionnaire et se termine par le Vocabulaire universel. Ce n’est que dans le Prospectus de 1789 (Représentations, Vol. II) que le Vocabulaire universel deviendra Vocabulaire encyclopédique. Ainsi, prévient Panckoucke, sans ce Vocabulaire un dictionnaire comme l’Encyclopédie ne peut devenir un traité didactique et un traité ne peut devenir un excellent dictionnaire.

La solution consiste à faire des dictionnaires qui « par les tableaux d’analyse qui seront à leur tête, (se) présenteront comme autant de Traités suivis & complets de chaque science ou art ; de sorte qu’on a tout à la fois l’Encyclopédie par ordre de matières & par ordre alphabétique ». Chaque dictionnaire ou traité – les deux appellations sont maintenant identiques - devra commencer par un discours préliminaire suivi d’un tableau analytique. L’organisation de chaque dictionnaire repose sur la structure suivante :

1/ un discours préliminaire
2/ un tableau analytique

Citons la phrase de Panckoucke qui est sans ambiguïté :

« A la tête de chaque dictionnaire il y aura un discours préliminaire & un tableau d’analyse pour indiquer, comme nous l’avons dit, l’ordre dans lequel tous les mots doivent être lus, comme si chaque dictionnaire n’étoit qu’un traité didactique ».

Le discours préliminaire expose en général les principes de la science concernée et le tableau analytique convertit le dictionnaire en traité. Le lecteur lit les articles dans l’ordre des mots du tableau et aborde la connaissance de ladite science. Le tableau indique les liens entre tous les mots d’une même science et le responsable de l’Encyclopédie, quant à lui, aura en main le tableau de chacun des 26 dictionnaires. Il sera alors en mesure de former un Vocabulaire universel par le rassemblement de tous les tableaux ou « ordres encyclopédiques des mots de chaque dictionnaire ». L’Encyclopédie méthodique sera achevée.

Il faut ajouter que ce projet encyclopédique de 1782 ne présente pas de Système Figuré des connaissances humaines ni de système des renvois mais, nous venons de le voir, des tables analytiques et un Vocabulaire encyclopédique. Bien évidemment, les renvois ne disparaissent pas : ils changent d’usage. Face aux directeurs des Dictionnaires, Panckoucke accepte de ne pas supprimer les renvois si on les utilise entre Dictionnaires scientifiques. Il pense aussi que les renvois constitueront les mots du Vocabulaire encyclopédique car la liaison entre les matières tient ici de la sémantique. Panckoucke a ouvert la voie à la liaison entre histoire des sciences et histoire du vocabulaire scientifique.

Ce point de vue analytique du savoir pour la construction d’une encyclopédie a occupé tous les plus grands savants de l’époque. Or, Panckoucke avait parfaitement conscience d’avoir la chance de réaliser son projet avec un nombre considérable de savants, parmi les plus grands scientifiques de tous les temps. L’époque était fabuleuse.

En conclusion, il n’est plus question d’enchaînement des connaissances – ce qui était le cas de la première révolution scientifique dans l’Encyclopédie des Lumières – mais, comme nous l’avons dit par ailleurs, il est question d’une seconde révolution où les connaissances envahissent la société. Les nouvelles découvertes ont lieu tous les jours. On est moins préoccupé par le processus de la découverte que par les faits scientifiques. On est dans la découverte. On accumule les données, les caractères, les circonstances, etc. Quant aux tensions philosophico-critiques, elles sont chez tous les auteurs qui affirment cette nouvelle révolution de la science. C’est Lamarck qui critique Linné, Quatremère de Quincy qui installe le néo-clacissisme, Vicq d’Azyr qui change la vision de la médecine, etc. Ces nouvelles visions dessinent par là même une tension entre l’idéal et le réel, le droit et le fait, la forme et la matière. Il s’agira en quelque sorte, pour reprendre l’expression de Jacques Proust à propos de l’Encyclopédie, d’entrer à notre tour dans la forteresse de l’Encyclopédie méthodique avec les armes de la raison, pour mesurer la tenue de la construction encyclopédique proposée par Panckoucke à l’aune d’un échantillon de parcours intertextuels.

Un des objectifs majeurs de l’APEM consiste dans la numérisation des Dictionnaires scientifiques afin de réaliser le Vocabulaire qui devait réunir les dictionnaires spécialisés en une encyclopédie à l’aide des tables analytiques présentes dans chacun d’eux. Le nombre de volumes étant de 212, seules les technologies numériques sont capables de réaliser ce que Panckoucke n’a pas pu faire. Pour cela, l’APEM sera aidé par l’équipe ARTFL de l’Université de Chicago menée par Robert Morrissey et le Centre Jean Pépin avec Vincent Férotin. Cet objectif a commencé avec la mise en ligne de deux Dictionnaires scientifiques concernant les Arts. Il s’agit du Dictionnaire des Beaux-arts de Watelet et du Dictionnaire de l’Architecture par Quatremère de Quincy.

Publications

En ligne :

Dictionnaire des Beaux-arts de Watelet (1788-1791), 2 vol.
Dictionnaire de l’Architecture par Quatremère de Quincy (1788-1825), 3 vol.

http://artfl-project.uchicago.edu/node/89

en livres :

1/ La vision nouvelle de la société dans l’Encyclopédie méthodique. Encyclopédie méthodique : une Anthologie en plusieurs volumes. Ont déjà été publiés :
Vol. I - Jurisprudence par Luigi DELIA et Ethel GROFFIER
Vol. II - Assemblée Constituante (1792), par Josiane BOULAD AYOUB
Vol. III - Economie politique, suivie des Observations sur la Virginie de Th. Jefferson par Paule-Monique VERNES et Josiane BOULAD AYOUB

Sont attendus pour 2015-2017 :

Vol. IV - Philosophie ancienne et moderne par Claire FAUVERGUE
Vol. V – Chimie, Pharmacie et Métallurgie par Patrice BRET (peut-être chez un autre éditeur, donc sans n° de vol)
Vol. VI - Architecture par Marina LEONI

2/ Philippe CHEVAILLIER, Essai de description de l’Encyclopédie méthodique Dictionnaires de texte et Dictionnaires de planches de la Bibliothèque de Troyes. Dossier distribué et non édité.

3/ Martine GROULT, Savoir et Matières. Pensée scientifique de l’Encyclopédie à l’Encyclopédie méthodique (CNRS, 2011) _ Prospectus et mémoires de Panckoucke,
Vol. I, 1781 Prospectus général précédé de la Préface au Grand Vocabulaire François, PU Saint-Etienne, 2012.
Vol. II, 1789-1792, Représentations et Inventaire de la Bibliothèque Mazarine suivi de la liste de l’Encyclopédie méthodique en 1833, Classiques Garnier, oct. 2013.

4/ Il convient de noter la parution de l’ouvrage de Kathleen HARDESTY DOIG, From Encyclopédie to Encyclopédie méthodique revision and expansion, SVEC 2013 : 11, Oxford, Voltaire Foundation, November 2013.
5/ Claire Fauvergue, « Naigeon lecteur de Diderot dans le dictionnaire de Philosophie ancienne et moderne de l’Encyclopédie méthodique », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, 50, 2015, pp. 105-119.
Lien vers le résumé : https://rde.revues.org/5289

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