Les 14 et 15 juin 2024 aura lieu à l’École Normale Supérieure rue d’Ulm le colloque international
“Empeiria chez Platon : expérience empirique, enjeux normatifs”
organisé par Marion Pollaert
Vendredi 14 juin, 15h, salle Borel, 2e étage, ENS, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris
Samedi 15 juin, 9h30, amphi Évariste Galois, ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris
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La notion d’expérience (ἐμπειρία) a jusque-là surtout été étudiée comme centrale pour la critique aristotélicienne contre un supposé idéalisme platonicien. Dans les dialogues de Platon, aucune conceptualisation développée qui valoriserait explicitement l’expérience comme un moyen privilégiée d’acquérir une connaissance authentique. Au contraire, l’ontologie platonicienne motive une coupure épistémologique radicale entre le domaine de l’expérience empirique et de la connaissance véritable. Tout au plus Platon semble-t-il reconnaître l’utilité pratique de certaines expériences, explicitement et constamment subordonnée à la saisie de l’être véritable, à la finalité contemplative.
De là, on peut commencer par se demander s’il y a un ou plusieurs concepts dans les dialogues de Platon. Ce colloque se donne pour but de parcourir les multiples significations que prend l’expérience, en accordant une attention particulière à la dimension normative de chaque examen, plus ou moins explicite, que Platon dresse de l’expérience. Car Platon, constamment, semble s’être donné pour tâche de critiquer les mauvais usages auxquelles l’expérience donne lieu, pour mieux revaloriser certains types bien précis d’expérience auxquels il reconnaît une utilité pratique. Les questions privilégiées pour aborder cette problématique porteront donc sur la dimension expérientielle de la connaissance intelligible, la définition platonicienne de la technique et des arts, les impératifs matériels qui contraignent l’action politique et le problème épistémologique et pratique d’une action concrète dont la rectitude répond à un critère d’objectivité.
