Cours : Licence – Master
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La République de Platon – Dimitri EL MURR et Elena PARTENE

ENS, S1 – Jeudi 14h-16h – salle des Résistants

La République de Platon est un classique. « Est classique », écrit Borges, « le livre qu’une nation ou un groupe de nations ou les siècles ont décidé de lire comme si tout dans ses pages était délibéré, fatal, profond comme le cosmos et susceptible d’interprétations sans fin » Cette définition vaut à l’évidence pour la plupart des chefs-d’œuvre de la littérature mondiale. Elle vaut aussi et tout particulièrement pour la République, car tout en elle est « délibéré, fatal, profond ». Quant aux « interprétations sans fin », il n’est qu’à voir la liste de ses illustres lecteurs à travers les siècles – Aristote, Diogène de Sinope, Zénon de Citium, Cicéron, Plotin, Proclus, Averroes, Ficin, Pléthon, Rabelais, Montaigne, More, Rousseau, Kant, Hegel, Heidegger, Popper, Badiou, pour ne citer que quelques noms parmi les plus célèbres – pour saisir l’immense fortune de ce dialogue hors du commun. C’est aux problèmes vivants que pose aux philosophes ce dialogue inclassable et à leur retentissement dans l’histoire de la réception de la République, de l’Antiquité à la philosophie contemporaine, que nous consacrerons ce cours d’intégration.
Ce cours est réservé aux normaliennes et normaliens philosophes de la promotion 2022. 

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Les lois de l’attraction : la conception platonicienne de l’amitié – Dimitri EL MURR

ENS, S1 – Mercredi 14h-16h – salle des Résistants

Comment Platon conçoit-il l’amour (erōs) et l’amitié (philia), leurs spécificités et leurs différences ? Comment la philia et l’erōs s’articulent-ils à sa conception de la motivation et du désir humains ? Y a-t-il place pour une amitié véritable chez Platon, comme c’est le cas chez Aristote qui, aux livres VIII et IX de l’Ethique à Nicomaque, distingue trois formes d’amitié dont la plus parfaite est l’amitié vertueuse, relation de bienveillance active, réciproque et désintéressée en vue du bien d’autrui ? Quelle place enfin l’amitié occupe-t-elle dans la pensée politique de Platon et dans sa cosmologie ?
Abordant un certain nombre de dialogues platoniciens, du Lysis aux Lois, en passant par le Phèdre, la République, le Politique et le Timée, ce cours abordera chacune de ces questions (et quelques autres) en visant à déterminer ce qui fait la particularité de l’approche platonicienne de l’amitié, trop longtemps réduite au statut de simple transition ou d’intermédiaire entre une conception de l’amitié d’ordre physico-cosmologique à l’œuvre chez les présocratiques et une conception aristotélicienne pleinement éthique. Il s’agira de montrer que concernant l’amitié, Platon n’est ni le dernier présocratique, ni le premier aristotélicien.

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Platon, PhèdreDimitri EL MURR

ENS, S2 – Mercredi 14h-16h – salle des Résistants

Ce cours constituera une lecture suivie du Phèdre de Platon, dialogue dont le sujet et l’unité font débat depuis l’Antiquité (jusqu’à nos jours), mais dont l’importance pour l’éthique et la psychologie, l’épistémologie et l’ontologie platoniciennes est indéniable.

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Theoria et praxis. Théorie, pratique et philosophieJuliette LEMAIRE

Université Paris Nanterre, S1, L212 – Vendredi 8h20-10h20 ; 10h30-12h30

Dans ce cours, il s’agit d’examiner l’articulation entre théorie et pratique telle qu’elle s’est construite au moment de la naissance de la philosophie à Athènes au IVe siècle avt J-C. Si action (praxis) et contemplation (theôria) se distinguent, le philosophe se définit-il seulement par la vie contemplative? Nous verrons ensuite comment la relation entre théorie, pratique et philosophie se transforme au sein des écoles de la période hellénistique.

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Histoire de la logique antique et médiévale –Juliette LEMAIRE

Université Panthéon-Sorbonne – Centre Pierre Mendès France,  S2, B1407 – Lundi 11h-13h

Quelles sont les conceptions de la logique durant l’antiquité ? La logique est-elle un outil ou une partie de la philosophie ? et comment la logique se développe-t-elle durant la période médiévale ? Telles sont les questions qui seront traitées durant ce cours visant tout d’abord à examiner la naissance de la logique avec Aristote et à analyser sa conception de l’analytique et de la dialectique, puis à étudier la manière dont les stoïciens ont développé leur logique dans leur dialogue avec les mégariques. Cette naissance de la logique est indissociable de l’histoire d’un corpus, celui de l’Organon d’Aristote. Nous examinerons, d’une part, la manière dont s’est constituée la tradition de l’Organon durant l’antiquité au travers notamment des commentaires grecs de l’Organon, mais aussi de ses traductions et commentaire latins, Boèce jouant un rôle majeur dans la transmission de ce corpus au Moyen-Âge ; et, d’autre part, la manière dont la distinction entre réalisme et nominalisme a engendré deux conceptions de la logique : d’un côté, celle, inspirée d’Aristote, qui intègre la logique à un système philosophico-théologique, à la manière de Thomas d’Aquin, de l’autre, celle, initée par Guillaume d’Occkham, qui considère la logique comme une discipline autonome, fondée sur l’expression linguistique, développée notamment par Jean Buridan et Albert de Saxe.

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Oikonomia – Aristote a-t-il découvert l’économie? Séminaire de Master 1Juliette LEMAIRE

Université Paris Nanterre, S2, L420 – Lundi 8h20-10h20

Entre éthique et politique, les analyses aristotéliciennes des échanges, de la monnaie et de la chrématistique dans les Politiques ainsi que de la justice particulière corrective (Éthique à Nicomaque V) et de la philia dans les échanges (Éthique à Nicomaque livres VIII et IX) montrent que, contrairement à ce que des spécialistes de l’économie du XXe siècle ont pu affirmer, Aristote a bien découvert l’économie, et ce, non pas au sens de l’art domestique de l’oikonomia, mais bien comme une théorie des échanges et de la valeur des échanges, au moment même où le modèle autarcique de la cité antique est en train d’exploser sous l’effet du développement du commerce.

Après une comparaison du traité d’Aristote intitulé Économique avec les textes de Platon (République, Lois, Politique) et de Xénophon (Économique et Mémorables), nous lirons les passages de l’Éthique à Nicomaque et des Politiques dans lesquels Aristote examine les échanges et la monnaie en posant les bases conceptuelles d’un marché fondé sur la valeur d’usage et non pas sur la valeur d’échange, à travers notamment son analyse de la mauvaise chrématistique. Nous verrons ainsi que l’administration des biens ne se cantonne pas à la sphère de l’oikos, mais qu’elle concerne aussi la cité, polis.

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Al-Jahiz, savant et doxographe Ziad BOU AKL

ENS, S1 et S2 – Lundi 16h-18h – salle Pasteur

Ce cours s’adresse aux étudiants ayant au moins une connaissance de base de l’arabe.
L’année sera consacrée à al-Jahiz, connu comme l’un des plus célèbres prosateurs de la langue arabe, et qui fut par ailleurs aussi un savant, un théologien du kalām et un doxographe des premiers grands systèmes de théologie rationnelle. Nous lirons de longs extraits de ses traités et doxographies qui exposent aussi bien sa propre conception des grandes questions théoriques et pratiques que celles de ses prédécesseurs dont il rapporte les doctrines
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Penser la raison : Philosophes arabes et théologiens musulmans à l’époque classique – Ziad BOU-AKL

ENS, S2 – Mercredi 16h-18h – salle des Résistants

Dès les débuts de la civilisation islamique, deux traditions de pensée distinctes ont pris en charge l’explication du monde, de son principe ultime et de la place que l’homme y occupe : d’une part, les philosophes (falsāsifa), héritiers d’une longue tradition de philosophie et de science grecque, et d’autre part, les théologiens du kalām, muʿtazilites et ashʿarites, dont la réflexion s’est appuyée dès le départ sur des éléments religieux et culturels propres à la nouvelle civilisation. On s’attachera durant ce cours à présenter ces deux courants de pensée, du IXe au XIIe s., à travers une série de questions et de problématiques qui les opposent, et cela afin de mieux comprendre la manière dont chacun d’eux conçoit le rôle de la raison et ses limites.

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Introduction à la Métaphysique d’Avicenne – Mali ALINEJAD ZANJANI

ENS, S1 – Mardi 8h30-10h30 – salle des Résistants

La pensée du philosophe et médecin Avicenne (Ibn Sīna, 980-1037) a eu une profonde influence sur la pensée latine médiévale, à partir du XIIe siècle et a joué un rôle central jusqu’à la Renaissance. Ce cours procèdera à la mise en contexte, à la lecture et au commentaire des passages-clefs de la Métaphysique (al-Ilāhiyyat) au sein de sa somme philosophique, le Livre de la guérison (Kitāb al-Shifā’). Une attention particulière sera portée aux fondements de l’ontologie avicennienne. Les principales questions que nous traiterons sont le statut de la métaphysique comme science, la distinction entre essence et existence, la distinction entre être possible et être nécessaire, la théorie de la causalité.

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PSL-week Villes vivantes : concevoir, construire et habiter les mondes urbains du futur

Cette PSL-week est co-organisée en 2023 par le Collège de France, Mines Paris PSL, l’EPHE et l’ENS, avec une contribution du département de géographie de l’ENS (Emmanuèle CUNINNGHAM SABOT)

Aristote, « Éthique à Nicomaque » – Dimitri EL MURR

ENS, cours d’agrégation, S1 et S2 – Mercredi 14h-16h – salle des Résistants

L’Éthique à Nicomaque d’Aristote (dans la traduction de J. Tricot, chez Vrin) est au programme de l’oral de l’agrégation externe de philosophie 2022. Ce cours constituera une lecture suivie de cette œuvre majeure de la tradition philosophique occidentale. Il est obligatoire de se procurer la traduction Tricot chez Vrin et recommandé de lire également, du même Aristote, l’Éthique à Eudème dans la traduction Décarie (éd. 2007) également chez Vrin. Le cours se déroulera de septembre à mi-février, il est validable dans le cadre du DENS (9 ECTS) et du master (S1, 6 ECTS). À partir de la mi-mars, des journées de colle publique seront organisées et réservées aux agrégatifs.

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Démocratie ancienne, démocratie moderne Dimitri EL MURR et Florent GUÉNARD

ENS, cours d’intégration obligatoire pour les élèves philosophes de première année, S1 – Jeudi 16h-18h – salle des Résistants

Les modernes entretiennent un rapport équivoque à la démocratie des anciens. On la prend comme modèle de participation citoyenne alors qu’elle refuse ce que la modernité place au coeur de la politique : le principe électoral, c’est-à-dire le consentement de la volonté individuelle. Ce séminaire sera consacré à l’exploration de ce paradoxe : la démocratie moderne entend s’inspirer de ce qu’elle nie pourtant dans ses formes institutionnelles. Les premières séances seront consacrées à l’examen des théories anciennes de la démocratie les plus significatives ; les dernières à une réflexion sur l’héritage des anciens chez les modernes.

Détail des séances :

1 : Introduction : Peut-on comparer l’ancien et le moderne ? Démocratie directe et gouvernement représentatif (F. Guénard) / 2 : Raison, politique et démocratie: autour de JP Vernant et l’anthropologie historique (D. El Murr) / 3 : Isonomie et vertu politique : Protagoras défendait-il la démocratie ? (D. El Murr) / 4 : Égalité et liberté: la critique platonicienne de la démocratie dans la République (D. El Murr) / 5 : Opinion et connaissance: la critique platonicienne de la démocratie dans le Politique (D. El Murr) / 6 : Noocratie : l’économie politique des Lois (D. Murr) / 7 : Démocratie et délibération: Aristote et la démocratie (D. El Murr) / 8 : Qu’est-ce qu’être moderne ? Théorie de la souveraineté et jusnaturalisme (F. Guénard) / 9 : République et démocratie : le contrat selon Rousseau (F. Guénard) / 10 : Vertu et représentation : Rousseau et la cité (F. Guénard) / 11 : La démocratie comme forme de société : Tocqueville et l’égalité (F. Guénard) / 12 : La république athénienne moderne : le bon gouvernement selon J. S. Mill (F. Guénard)

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Al-Ashʿarī et les débuts de la pensée rationnelle – Ziad BOU AKL

ENS, S1 et S2 – Lundi 16h-18h – salle Pasteur

Ce cours s’adresse aux étudiants ayant au moins une connaissance de base de l’arabe.
L’année sera consacrée à Maqālāt al-Islāmiyyīn (Les doctrines des musulmans, célèbre doxographie) d’al-Ashʿarī qui retrace l’émergence de la pensée rationnelle dans le monde islamique du VIIIe au Xe siècle. C’est essentiellement grâce à cet ouvrage que nous sommes actuellement en mesure de reconstruire les premières grands systèmes ontologiques, théologiques et politiques de la tradition du kalām. Nous en lirons de longs extraits que nous confronterons à d’autres doxographies dans une perspective comparée.

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PSL-week : Les mondes professionnels de l’aménagement, de l’urbanisme et de l’architecture durablesEmmanuelle CUNNINGHAM SABOT, Isabelle CHESNEAU, Alix de LA GAIGNOGNIERRE

novembre 2021

En partenariat avec l’ENSA Paris Malaquais et la communauté EELISA-European University, dénommée STAR.

– Al-Ghazali lecteur critique d’AvicenneZiad Bou Akl

ENS, S1 et S2–Salle Pasteur – Lundi : 16h-18h

Ce cours s’adresse aux étudiants ayant au moins une connaissance de base de l’arabe. L’année sera consacrée à l’Incohérence des philosophes d’al-Ghazālī, célèbre ouvrage critique de la philosophie d’Avicenne et de ses principales thèses métaphysiques, physiques et cosmologiques. Nous en lirons de longs extraits que nous confronterons à certaines sources avicenniennes ainsi qu’à un ensemble de textes issus de la tradition du kalām.

 

– Théologie byzantine, Cours monographique : I commenti bizantini alla divina liturgia. Introduzione storica e teologica – Giuseppe Conticello

Pontificio Istituto Orientale, Rome

En savoir plus

 

– Les lois de l’attraction (1) : amour et amitié dans les dialogues érotiques platoniciens (Lysis, Banquet, Phèdre)Dimitri El Murr
ENS, S1 – Salle Dussane – Mercredi, 16h-18h

Comment Platon conçoit-il l’amour et l’amitié, leur spécificités et leur différences ? Comment la philia et l’erōs s’articulent-ils à sa conception de la motivation et du désir humains ? Pour répondre à ces questions, il s’agira non seulement de lire de près les trois dialogues érotiques platoniciens (Lysis, Banquet et Phèdre), mais également d’examiner la place de la philia et de l’erōs dans la pensée présocratique et chez les socratiques, afin de mettre en lumière ce qu’inaugure l’érotique platonicienne et ce dont elle hérite.

– Les lois de l’attraction (2) : amitié civique et démiurgie politique chez Platon (République, Politique, Timée, Lois) – Dimitri EL MURR
ENS, S2 – Salle des Actes – Jeudi, 11h-13h

Le Lysis, le Banquet et le Phèdre ne sont pas les seuls dialogues où Platon traite de l’amitié (philia). Dans les trois grands dialogues politiques que sont la République, le Politique et les Lois, la philia joue un rôle prépondérant. Platon y met notamment en évidence que l’amitié et la concorde civile vont de pair, et que la philia est un élément indispensable à l’harmonie interne de la cité, donc le remède principal au plus grand risque encouru par la communauté politique : la stasis, ou guerre civile. Ce cours cherchera à dégager les grands principes qui président à l’analyse platonicienne du lien amical comme lien social en montrant les convergences et les tensions entre la République, le Politique et les Lois à ce sujet, et les différences essentielles entre l’approche de Platon et celle d’Aristote. L’une de ces différences tenant à l’articulation de la politique à la cosmologie, soutenue par Platon mais rejetée par Aristote, il s’agira aussi d’interroger le Timée et ce qu’il peut nous apprendre de la fonction démiurgique de la politique selon Platon.

Averroès, Discours décisif Ziad Bou Akl

ENS (45 rue d’Ulm, 75005 Paris), salle des Actes – 1er semestre : cours Grandes Œuvres – Jeudi : 10h30-12h30

Six séances de l’année sont consacrées au Discours Décisif d’Averroès. Rédigé sur fond de querelle avec les théologiens, ce court traité est une fatwa (avis légal) qui examine le statut juridique de la philosophie et sa place au sein de la cité. Pour ce faire, Averroès y présente sa théorie herméneutique, sa philosophie politique et sociale et quelques problèmes métaphysiques qui posent la question de l’héritage grec dans un contexte monothéiste.

 

Théologie byzantine, Pontificio Istituto Orientale, Rome.

Cours monographique : Teologia bizantina: Introduzione storica e dogmatica Giuseppe Conticello

Ordo Anni Academici 2019 – 2020 – Pontificio Istituto Orientale

Théologie byzantine, Pontificio Istituto Orientale, Rome.

Cours monographique : I commenti bizantini della divina liturgia. Introduzione storica e teologica Giuseppe Conticello

Ordo Anni Academici 2018 – 2019

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Cours Licence Master

Sous la direction de Luc Brisson

  • TITRE : Pros Gauron peri toû pôs empsuchoûtai ta embrua
  • MANUSCRIT : Cod. Supp. gr. 635, Paris, Bibliothèque Nationale
  • EDITION : K. Kalbfleisch, Philosophische und historische Abhandlungen der königlichen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, 1895 p. 33-62.
  • TRADUCTION en français : À Gauros. « Sur la manière dont l’embryon reçoit l’âme », par A. J. Festugière, La Révélation d’Hermès Trismégiste, t. III, Les doctrines de l’âme, Paris, 1953, Appendice II, p. 265-302.

 

- en allemand :
1) Porphyrios, Die Beseelung der Embryonen, par K. Limburg, Diss. Köln, 1975.
2) Grundfragen der Embryonalentwicklung aus der Sicht eines Neuplatonikers : Übersetzung und Bearbeitung der Schrift des Porphyrios « Über die Beseelung der Embryonen », par U. Jurisch, Diss. med. Erlangen-Nürnberg 1991.

RESUME « Pour nous donc, nous démontrerons avant tout que le fruit n’est ni un vivant en acte, ni un vivant en puissance au sens de ce qui a déjà reçu l’âme, d’où il résulte que l’entrée de l’âme a lieu après l’enfantement ; et quand même nous aurions concédé que l’embryon, en lui-même, soit un vivant en puissance, voire un vivant en acte, nous montrerons qu’il n’est pas possible que l’animation ait eu lieu ni à partir du père ni à partir de la mère, mais qu’elle se fait seulement de l’extérieur, en sorte que, dans ce cas, la doctrine platonicienne de l’entrée de l’âme n’est pas rejetée comme fausse. »

L’édition, la traduction et le commentaire de ce traité de Porphyre permettront une avancée véritable sur le plan scientifique. Avec l’aide de Tiziano Dorandi, qui travaille sur une photographie à l’ultra-violet permettant de faire ressortir une écriture abîmée par l’eau sur du papier, nous espérons proposer une édition du texte très supérieure à la seule qui existe de nos jours. Les modifications apportées au texte exigent une traduction qui sera vraiment originale par rapport à l’excellente traduction faite par A.-J. Festugière, il y a déjà plusieurs dizaines d’années. Enfin, les notes de commentaire permettront d’aborder un certain nombre de thèmes philosophiques et de questions scientifiques relatives à la venue de l’âme dans un embryon et aux développements des fonctions vitales dans le corps humain.

De surcroît, un travail de ce genre mettra à contribution l’histoire de la philosophie, car Porphyre ne peut être compris sans faire intervenir Platon, Aristote et les Stoïciens. De plus, il fera resurgir des questions importantes dans le cadre de l’histoire de la médecine, ce traité ayant été attribué, avant son dernier éditeur, au médecin Galien.

Plusieurs points de contact pourront être trouvés entre ce travail portant sur l’Antiquité et les polémiques actuelles concernant le débat sur l’avortement. Comme il n’est pas fréquent dans notre domaine de croiser l’actualité, la chose mérite d’être signalée.

Actuellement, le groupe qui travaille sur l’Ad Gaurum a élaboré une première traduction de l’ensemble du texte.

Un colloque international consacré à l’histoire de l’embryologie s’est tenu du 30 juin au 2 juillet 2005 à Paris sous la direction de L. Brisson.

Les chercheurs de ce groupe travaillent, sous la direction de Tiziano Dorandi, à une nouvelle traduction commentée du petit traité de Porphyre intitulé L’antre de nymphes dans l’Odyssée (Περὶ τοῦ ἐν Ὀδυσσείᾳ τῶν νυμφῶν ἄντρου), qui sera précédée d’une introduction sur Porphyre exégète d’Homère. Porphyre y offre une interprétation allégorique et philosophique de l’antre que Homère, Odyssée XIII 102-112 (vers cités au début du traité, § 1), situe à Ithaque et dans lequel Ulysse avait caché les trésors qu’il avait reçu des Phéaciens.

On dispose d’une bonne édition critique de ce texte publiée par Duffy, Sheridan, Westerink et White, Porphyry, The Cave of the Nymphs in the Odyssey (1969), qui remplace celle établie par A. Nauck, Porphyrii philosophi platonici opuscula selecta (1886). Le texte a été traduit en plusieurs langues modernes. Il existe aussi une traduction française par J. Trabucco (1918) et une plus récente de F. Buffière (1956), les deux à partir du texte de Nauck. Tandis que celle d’Y. Le Lay (1989) se fonde sur le texte de Duffy et alii.

La traduction a été partagée entre les membres du groupe et discutée pendant les séances communes, mais elle sera publiée comme le résultat d’un travail collectif. Les notes du commentaire seront publiées accompagnées du nom de leur rédacteur.

Pour l’introduction, on a fait appel aussi à d’autres personnes extérieures qui ont déjà travaillé sur Porphyre exégète d’Homère et l’allégorie ou sur Homère et sa postérité pour l’exégèse homérique de Porphyre (S. Nannini, Bologna et F. Pontani, Venise).

Pour l’instant on a travaillé à la traduction du texte grec à partir de celui établi par Duffy et alii, mais en tenant compte des progrès de la recherche en vue de l’établissement d’un nouveau texte critique. La révision de la traduction sera achevée dans les premiers mois 2014. On prévoit la révision du texte grec ainsi que la rédaction d’un chapitre de l’Introduction sur l’histoire du texte, avec une description des manuscrits, ainsi que de la rédaction de notes sur des passages dont le texte pose des difficultés. Pour l’établissement du texte de l’édition, on peut compter sur deux manuscrits : Vaticanus gr. 305, XIIIe s. [V] et Marcianus gr. IX 4, XIIIe/XIVe s. [M]. Il faudra cependant tenir compte de la paraphrase que Psellos avait fait du De antro et qui peut se révéler utile parce que le savant byzantin avait eu entre les mains un autre manuscrit, aujourd’hui perdu (ce texte a été réédité par J.M. Duffy en 1992).

Le groupe qui travaille sous ma direction se compose des membres suivants (en ordre alphabétique) : Bastit, Agnès ; De Piano, Piera ; Dorandi, Tiziano (responsable) ; Droit, Roger-Pol ; Giavatto, Angelo ; Goulet-Cazé, Marie-Odile ; Gysembergh, Victor ; Ildefonse, Frédérique ; Jourdan, Fabienne ; Koch, Isabelle ; Macris, Constantin ; Mihai, Adrian ; Nannini, Simonetta ; Saudelli, Lucia ; Soares, Luciana ; Toulouse, Stéphane ; van Kasteel, Hans ; Viltanioti, Irini Fotini ; Zamora, José Maria.

Depuis décembre 2012, on a enfin prit contact avec un groupe de chercheurs de UMR 7044 Étude des civilisations de l’Antiquité M.I.S.H.A. - Maison des Sciences de l’Homme - Alsace qui travaille, sous la direction de Madame Doris Meyer, à un projet semblable et qui prévoit aussi la publication de la première traduction allemande du De antro de Porphyre.

Collection Textes et travaux de Chrysopoeia

Dirigée par Didier Kahn et Sylvain Matton
Diffusion EDIDIT

1. Alchimie : art, histoire et mythes. Actes du 1er colloque international de la Société d’Étude de l’Histoire de l’Alchimie (Paris, Collège de France, 14-15-16 mars 1991), sous la direction de Didier Kahn et Sylvain Matton. Ouvrage publié avec le concours du C.N.R.S. 1995, grand in-8° de VI-848 p., ill.

2. Vincenzo Percolla, Auriloquio. Nel quale si tratta dello ascoso secreto dell’Alchimia. Trattato manos­critto del ‘500 d’interpretazione alchemica dei miti greci et romani. Edizione e note a cura di Carlo Alberto Anzuini. 1996, grand in-8° de XX-276 p.

3. François Secret, Postel revisité. Nouvelles recherches sur Guillaume Postel et son milieu. Première série. 1998, grand in-8° de 260 p., ill.

4. Aspects de la tradition alchimique au xviie siècle. Actes du colloque international de l’Université de Reims-Champagne-Ardenne (Reims, 28 et 29 novembre 1996), sous la direction de Frank Greiner. Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre. 1998, grand in-8° de 521 p., ill. dont 1 en couleur.

5. Yves Marquet, La Philosophie des Ihwan al-Safa’. Nouvelle édition augmentée. 1999, grand in-8° de XVI-622 p.

6. D. Zecaire, Opuscule tres-eccelent de la vraye philosophie naturelle des metaulx. Édition critique, introduction et notes par Renan Crouvizier. 1999, grand in-8° de 208 p., ill.

7. Pierre Jean Fabre, L’Alchimiste chrétien (Alchymista christianus). Traduction anonyme inédite du xviiie siècle, avec le fac-similé de l’édition latine originale. Édition, introduc­tion et notes par Frank Greiner. 2001, grand in-8° de 732 p.

8. Pascale BarthÉlemy, La Sedacina ou l’Œuvre au crible. L’alchimie de Guillaume Sedacer, carme catalan de la fin du XIVe siècle. Préface de Guy Beaujouan. Volume I : Étude et outils. Volume II : La Sedacina, édition critique et traduction, suivie du Liber alterquinus. Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre. 2002, 2 vol. grand in-8° de 390 et 486 p.

9. Yves Marquet, Les “Frères de la pureté” pythagoriciens de l’Islam. La marque du pythagorisme dans la rédaction des Épîtres des Ihwan al-Safa’. Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre. 2006, grand in-8° de 374 p.

10. Sylvain Matton, Philosophie et Alchimie à la Renaissance et à l’Âge classique. I : Scolastique et Alchimie (XVIe-XVIIe siècles). Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre. 2009, grand in-8° de VIII-898 p.

Problèmes de la métaphysique

Centre International d’Etude de la Philosophie Française Contemporaine, en collaboration avec le CNRS, UPR76/Centre Jean PépinSéminaire « Problèmes de la métaphysique »Usages de la relation

La proposition l’ « être est relation » a trouvé une nouvelle actualité dans la philosophie contemporaine. Elle est au centre des tentatives de reconstruction de la métaphysique qui font communiquer des œuvres aussi disparates que celles d’ H. Bergson, G. Tarde, A. N. Whitehead, R. Ruyer, G. Simondon ou encore G. Deleuze. Elle annonce un nouveau genre de questions : comment des individus, physiques, biologiques, techniques et sociaux, se constituent-ils à l’intérieur d’un tissage relationnel, toujours singulier et mobile ? Si la notion de substance n’est plus adéquate pour penser les êtres quels concepts lui substituer ? Que serait une identité relationnelle ? Quelles sont les conséquences épistémologiques de ce changement de perspective ? Le séminaire envisagera dans un premier temps la question des relations à partir de moments historiques qui nous paraissent particulièrement prégnants, du point de vue des enjeux contemporains, afin de la densifier et de lui donner les expressions techniques qu’elle porte avec elle. L’année suivante, le séminaire se concentrera sur les tentatives plus contemporaines qui visent à rendre au concept de relation son statut de principe métaphysique de constitution des choses.

ENS-UlmSalle Pasteur, Pavillon Pasteur, 45 rue d’Ulm(à l’exception de la séance du 29 mai 2015)Responsables : Saverio Ansaldi, Gwenaëlle Aubry, Didier Debaise 

Séances 2014-2015
Vendredi 10 octobre 2014, de 17h à 19h
Frédéric Worms : « Agir dans les relations »

Vendredi 21 novembre 2014, de 17h à 19h
Frédéric Worms : « Les relations entre les êtres »

Vendredi 19 décembre 2014, de 17h à 19h
Elisabeth Kessler : « Schelling, Heidegger, ou la relation obligée en art »

Vendredi 23 janvier 2015, de 17h à 19h
Paul-Antoine Miquel : « Aspects d’une théorie de l’organisme à partir de Simondon »

Vendredi 3 avril 2015, de 17h à 19h
Isabelle Stengers : « Whitehead : relations et modes d’abstraction »

Vendredi 29 mai 2015, de 17h à 19h
Alain Badiou (titre à préciser)

« La Providence, le destin, le mal et la matière. Un réseau de commentaires en amont et en aval d’Avicenne »

CENTRE JEAN PÉPIN (UPR 76) « PHILOSOPHIE ARABE : INNOVATIONS, HÉRITAGES GREC ET SYRIAQUE, POSTÉRITÉ LATINELABORATOIRE D’ÉTUDES SUR LE MONOTHÉISME (UMR 8584)AVEC LE SOUTIEN DU LABEX HASTEC

Organisé par Meryem Sebti (Centre Jean Pépin-CNRS) & Daniel de Smet, (LEM-UMR 8584)

Campus de Villejuif 7, rue Guy Môquet 94800 Villejuif Salle de la Rotonde

Vendredi 18 octobre 2013 10h-13h et 14h30-17h30Silvia Fazzo (Londres), Isabelle Koch (Université Aix-Marseille), Mauro Zonta (Università di Roma Sapienza)
« L’émergence de la thématique de la Providence divine : le Traité de la Providence d’Alexandre d’Aphrodise et sa version arabe »

Vendredi 25 octobre 2013 9h30-13hEmma Gannagé (Georgetown University)
"La téhorie de la providence d’Alexandre à sa réception arabe".

Charles Genequand (Université de Genève) « Métamorphoses de la Providence de Kindî à Avicenne »

Vendredi 8 novembre 2013 10h-13h et 14h30-17h30Luc Brisson (Centre Jean Pépin-CNRS)
« La Providence et la question du mal chez Plotin »

Christopher Noble (LMU-München) & Nathan M. Powers (Albany University) « Divine Thought and Providence in Plotinus »

Michael Chase (Centre Jean Pépin-CNRS) « La question de la Providence chez Boèce »

Vendredi 29 novembre 2013 10h-13h et 14h30-18h30Carlos Steel (KU Leuven) ; Philippe Hoffmann (LEM-EPHE, Paris) ; Jan Opsomer (KU Leuven) ; Pieter d’Hoine ( KU Leuven)
« Les traités sur la Providence de Proclus »

Vendredi 13 décembre 2013 9h30-13hGiovanna Rita Giardina (Università di Catania) ; Matthias Perkams (Institut für Philosophie der Friedrich-Schiller-Universität Jena.)
« La Providence selon les commentateurs néoplatoniciens d’Aristote »

Contact : Meryem Sebti (sebti@vjf.cnrs.fr) & Daniel de Smet (desmet@vjf.cnrs.fr)

ATELIER PANCKOUCKE

A P E M ATELIER PANCKOUCKE ENCYCLOPEDIE METHODIQUE

organisé par Martine GROULT, Luigi DELIA et l’équipe UQAM menée par Josiane BOULAD-AYOUB avec la collaboration d’ARTFL (Robert MORRISSEY)

L’Encyclopédie méthodique par ordre des matières (1782-1832) est publiée par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798) à la suite de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1751-1772) de Diderot et d’Alembert.
L’objectif est d’améliorer cette dernière, ainsi que le voulait Diderot. Grand admirateur des éditeurs, le Libraire également traducteur de L’Arioste, est d’abord un grand entrepreneur, au sens commercial moderne et noble du terme. Il va réussir à mettre en place un projet encyclopédique qui, comme celui des Lumières, connaîtra des modifications. L’objectif de son entreprise est d’offrir un état complet des sciences, des arts et des métiers en réalisant, non plus une encyclopédie contenant toutes les matières par ordre alphabétique structurées selon un ordre encyclopédique, mais des Dictionnaires scientifiques spécialisés, constitutifs d’une encyclopédie par ordre de matières et regroupés dans un Vocabulaire encyclopédique. On compte pour la Méthodique 40 Dictionnaires scientifiques pour 212 volumes in-quarto, selon l’inventaire de la Bibliothèque Mazarine repris dans le Vol. 2 des Prospectus et Mémoires (2013), pendant que l’Encyclopédie comportait 28 volumes in-folio. Le nombre de volumes retrace la volonté de l’exhaustivité pour chaque discipline.

A la suite d’un premier Atelier sur Les Encyclopédies. Construction et circulation du savoir publié en 2011 (www.editions-harmattan.fr), l’APEM entreprend l’étude de cette suite particulière des Lumières. Les deux objectifs pratiques sont d’une part, une édition d’anthologies, dirigée par Josiane Boulad-Ayoub aux Presses Universitaires de Laval - PUL (http://www.pulaval.com/produit/la-vision-nouvelle-de-la-societe-dans-l-encyclopedie-methodique-volume-i-jurisprudence, et http://www.pulaval.com/produit/la-vision-nouvelle-de-la-societe-dans-lencyclopedie-methodique-volume-ii-assemblee-constituante) et, d’autre part, un projet de numérisation des Dictionnaires scientifiques avec l’équipe ARTFL de l’Université de Chicago. Ce projet se situe en continuité des travaux effectués sur l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert depuis plusieurs années, sous la direction de Robert Morrissey (http://encyclopedie.uchicago.edu).

L’objet de cet Atelier consiste dans l’élaboration d’études transversales entre les Dictionnaires scientifiques de la Méthodique. Elles sont appelées à mettre en lumière le projet encyclopédique tel qu’il a été énoncé par Panckoucke dans des Prospectus et Mémoires dont la réédition, pour la première fois réalisée, vient d’être achevée en 2 volumes (2011 et 2013).

L’explication de leur matière par les scientifiques, dans le seul but de l’instruction – et non de l’explication de la découverte scientifique -, et la traversée d’une époque historique hors du commun sur cinquante années, font de l’Encyclopédie méthodique un témoignage, non seulement sur la science, mais sur la manière d’appréhender le savoir. Les liaisons entre les matières évoluent vers une transversalité que le projet du Vocabulaire universel encyclopédique par Panckoucke laissait pressentir. C’est cette différence entre enchaînement, au siècle des Lumières, et transversalité de la connaissance, pendant et après la Révolution française, que cet atelier se donne pour tâche d’interroger.

Calendrier des séances de l’APEM

 

Année 2016

29 janvier 2016
- Daniel TEYSSEIRE, (Paris), Le ‘Dictionnaire de médecine’ de l’Encyclopédie méthodique : la méthodicité à l’œuvre .
25 mars 2016
-  Luigi DELIA (Collège International de Philosophie), Punir pour amender le coupable : Charles-Louis Panckoucke héritier de Beccaria ?
3 juin 2016
- Philippe DE LA COTARDIÈRE (Paris), Les descendants de Charles-Joseph Panckoucke et leurs alliances


Année 2015

14h – 18h6 mars 2015
Marina LEONI, (Genève), La Méthodique de Quatremère de Quincy. L’architecture face aux beaux-arts

5 juin 2015
Malou HAINE (Bruxelles, Belgique), Transversalité des dictionnaires spécialisés de l’Encyclopédie méthodique : l’exemple des instruments de musique.

14e Congrès International du Dix-huitième siècle à Rotterdam (Pays-Bas)26-31 juillet 2015Séance de l’Atelier Panckoucke : Le Marché Panckoucke (1782-1832)ou l’ouverture de la connaissanceUniversité ErasmeMardi 28 juillet 20159h00 – 10h30 : Session Martine Groult

Présidence : Martine Groult

· Leoni, Marina : La Méthodique de Quatremère de Quincy. L’Architecture entre beaux-arts et savoirs scientifiques

· Delia, Luigi : Lumières sur le jusnaturalisme. Remarques sur la réception encyclopédique du droit naturel

Présidence : Rolando Minuti

· Doig, Ann Kathleen Hardesty : Ebauche d’une étude transversale : le Dictionnaire "Physique" de l’Encyclopédie méthodique

· Groult, Martine : Ordre encyclopédique et ordre méthodique

11h00 – 12h30 : Session Claire Fauvergue
Présidence : Pascal Bastien

· Fauvergue, Claire : Histoire et langue philosophiques dans l’Encyclopédie méthodique.

· Albertan-Coppola, Sylviane : La spécialisation dans l’Encyclopédie méthodique : le cas de la théologie

Présidence : Claire Fauvergue

· Droixhe, Daniel and Collart, Muriel : L’Encyclopédie méthodique et le cancer. Reconstruire une histoire de la thérapie oncologique à l’époque des Lumières

· Giargia, Myriam : La réception du républicanisme anglais dans la Méthodique

14h00 – 15h30 : Session Robert Morrissey
Présidence : Luigi Delia

· Morrissey, Robert : De l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert à l’Encyclopédie Méthodique : vers une édition numérique, First Part

· Roe, Glenn : De l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert à l’Encyclopédie Méthodique : vers une édition numérique, Second Part

Présidence : Robert Morrissey

· Bret, Patrice : Chimie, physique, médecine et alii : Le vocabulaire dans tous ses états, ou le défi de l’Encyclopédie méthodique

· Postigliola, Alberto : Diderot, Naigeon et Panckoucke. Quelle philosophie pour la Méthodique ?

23 octobre 2015
Patrice BRET (Paris), Chimie et arts mécaniques (à préciser)


 

Année 2014

Centre Jean PépinSalle de la Rotonde - 14h – 18h24 octobre
Josiane BOULAD-AYOUB (Université de Montréal – Canada), L’évêque des Lumières contre le matérialiste radical. Le Dictionnaire de théologie de Bergier vs le Dictionnaire de philosophie de Naigeon


Introduction générale au projet encyclopédique de Panckoucke

Le nombre de volumes
Alors que l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert a occupé la recherche scientifique avec la question de l’attribution des articles, l’Encyclopédie méthodique pose aux chercheurs le problème du nombre des volumes publiés. L’introduction du Volume II des Prospectus et Mémoires (Garnier, 2013) explique pourquoi le nombre gigantesque de volumes varie entre 203 et 212. Sans la reprendre dans son intégralité, citons quelques passages.

- S’il est difficile de connaitre le nombre de volumes, c’est parce qu’ils étaient vendus en feuilles sans être reliés. Panckoucke, qui compte non pas en volumes ou en pages mais en feuilles pour établir le prix de vente, a vendu les volumes non reliés et a fourni des consignes de reliure bien après les livraisons. Puis, la publication s’est faite par demi-volume – tous les volumes sont divisés en deux parties à peu près égales entre 300 à 400 pages chacune, soit un total approximatif de 700/800 pages pour chaque volume - ce qui a entraîné des insertions de parties dans des endroits différents et par voie de conséquence une pagination non suivie dans de nombreux exemplaires. A cela il faut ajouter le subterfuge, destiné à contrer les contrefaçons, de l’édition des volumes de planches avant celle des volumes de texte qui leur correspondaient. Ensuite, il y a eu la multiplication des imprimeries – entre 160 à 200 – travaillant en même temps. Certaines imprimeries étaient plus rapides que d’autres, ce qui a donné lieu à la publication des deuxièmes ou troisièmes volumes avant celle des premiers. En plus de tous ces aspects pratiques, il ne faut pas perdre de vue la prolifération des découvertes scientifiques qui a obligé des auteurs à suspendre leurs travaux.

Outre le nombre des volumes, il y a aussi le nombre de Dictionnaires scientifiques et l’intitulé des matières. L’évolution scientifique mais aussi l’allongement dans le temps ont eu un impact sur l’intitulé des matières, ce qui ressort dans les tentatives de listes de la Méthodique dans les travaux de Kathleen Hardesty Doig (Oxford, 1995 et 2013), de Philippe Chevaillier ou dans les nôtres (Savoir et Matières et Prospectus et Mémoires de Panckoucke). Certaines listes comportent 36 Dictionnaires, puis 38, d’autres 40 ou encore 43. Il n’y a pas forcément d’erreurs. Pour sa part, Panckoucke a commencé à compter, excepté le Vocabulaire encyclopédique, 26, 39, 51 puis 43 Dictionnaires scientifiques. Enfin, autre origine des différences : la contrefaçon à laquelle est également associée la décision de la vente en Dictionnaires séparés. Des collections aujourd’hui réunies sur les rayons d’une bibliothèque peuvent provenir d’achats par Dictionnaires scientifiques séparés et non de la souscription à la totalité de la Méthodique.

Le projet encyclopédique
Avant ces problèmes concrets dans lesquels nous nous débattons aujourd’hui pour connaitre l’intégralité de cette Encyclopédie, il y a eu le projet encyclopédique. Il est exposé dans l’introduction du Vol. I des Prospectus et Mémoires (2011).

On peut dire brièvement que le Prospectus de 1782 est capital. C’est lui qui explique le plan destiné à construire un dictionnaire scientifique à partir de la nomenclature et une encyclopédie à partir de dictionnaires. Le plan du projet de Panckoucke commence par la structure de chaque dictionnaire et se termine par le Vocabulaire universel. Ce n’est que dans le Prospectus de 1789 (Représentations, Vol. II) que le Vocabulaire universel deviendra Vocabulaire encyclopédique. Ainsi, prévient Panckoucke, sans ce Vocabulaire un dictionnaire comme l’Encyclopédie ne peut devenir un traité didactique et un traité ne peut devenir un excellent dictionnaire.

La solution consiste à faire des dictionnaires qui « par les tableaux d’analyse qui seront à leur tête, (se) présenteront comme autant de Traités suivis & complets de chaque science ou art ; de sorte qu’on a tout à la fois l’Encyclopédie par ordre de matières & par ordre alphabétique ». Chaque dictionnaire ou traité – les deux appellations sont maintenant identiques - devra commencer par un discours préliminaire suivi d’un tableau analytique. L’organisation de chaque dictionnaire repose sur la structure suivante :

1/ un discours préliminaire
2/ un tableau analytique

Citons la phrase de Panckoucke qui est sans ambiguïté :

« A la tête de chaque dictionnaire il y aura un discours préliminaire & un tableau d’analyse pour indiquer, comme nous l’avons dit, l’ordre dans lequel tous les mots doivent être lus, comme si chaque dictionnaire n’étoit qu’un traité didactique ».

Le discours préliminaire expose en général les principes de la science concernée et le tableau analytique convertit le dictionnaire en traité. Le lecteur lit les articles dans l’ordre des mots du tableau et aborde la connaissance de ladite science. Le tableau indique les liens entre tous les mots d’une même science et le responsable de l’Encyclopédie, quant à lui, aura en main le tableau de chacun des 26 dictionnaires. Il sera alors en mesure de former un Vocabulaire universel par le rassemblement de tous les tableaux ou « ordres encyclopédiques des mots de chaque dictionnaire ». L’Encyclopédie méthodique sera achevée.

Il faut ajouter que ce projet encyclopédique de 1782 ne présente pas de Système Figuré des connaissances humaines ni de système des renvois mais, nous venons de le voir, des tables analytiques et un Vocabulaire encyclopédique. Bien évidemment, les renvois ne disparaissent pas : ils changent d’usage. Face aux directeurs des Dictionnaires, Panckoucke accepte de ne pas supprimer les renvois si on les utilise entre Dictionnaires scientifiques. Il pense aussi que les renvois constitueront les mots du Vocabulaire encyclopédique car la liaison entre les matières tient ici de la sémantique. Panckoucke a ouvert la voie à la liaison entre histoire des sciences et histoire du vocabulaire scientifique.

Ce point de vue analytique du savoir pour la construction d’une encyclopédie a occupé tous les plus grands savants de l’époque. Or, Panckoucke avait parfaitement conscience d’avoir la chance de réaliser son projet avec un nombre considérable de savants, parmi les plus grands scientifiques de tous les temps. L’époque était fabuleuse.

En conclusion, il n’est plus question d’enchaînement des connaissances – ce qui était le cas de la première révolution scientifique dans l’Encyclopédie des Lumières – mais, comme nous l’avons dit par ailleurs, il est question d’une seconde révolution où les connaissances envahissent la société. Les nouvelles découvertes ont lieu tous les jours. On est moins préoccupé par le processus de la découverte que par les faits scientifiques. On est dans la découverte. On accumule les données, les caractères, les circonstances, etc. Quant aux tensions philosophico-critiques, elles sont chez tous les auteurs qui affirment cette nouvelle révolution de la science. C’est Lamarck qui critique Linné, Quatremère de Quincy qui installe le néo-clacissisme, Vicq d’Azyr qui change la vision de la médecine, etc. Ces nouvelles visions dessinent par là même une tension entre l’idéal et le réel, le droit et le fait, la forme et la matière. Il s’agira en quelque sorte, pour reprendre l’expression de Jacques Proust à propos de l’Encyclopédie, d’entrer à notre tour dans la forteresse de l’Encyclopédie méthodique avec les armes de la raison, pour mesurer la tenue de la construction encyclopédique proposée par Panckoucke à l’aune d’un échantillon de parcours intertextuels.

Un des objectifs majeurs de l’APEM consiste dans la numérisation des Dictionnaires scientifiques afin de réaliser le Vocabulaire qui devait réunir les dictionnaires spécialisés en une encyclopédie à l’aide des tables analytiques présentes dans chacun d’eux. Le nombre de volumes étant de 212, seules les technologies numériques sont capables de réaliser ce que Panckoucke n’a pas pu faire. Pour cela, l’APEM sera aidé par l’équipe ARTFL de l’Université de Chicago menée par Robert Morrissey et le Centre Jean Pépin avec Vincent Férotin. Cet objectif a commencé avec la mise en ligne de deux Dictionnaires scientifiques concernant les Arts. Il s’agit du Dictionnaire des Beaux-arts de Watelet et du Dictionnaire de l’Architecture par Quatremère de Quincy.

Publications

En ligne :

Dictionnaire des Beaux-arts de Watelet (1788-1791), 2 vol.
Dictionnaire de l’Architecture par Quatremère de Quincy (1788-1825), 3 vol.

http://artfl-project.uchicago.edu/node/89

en livres :

1/ La vision nouvelle de la société dans l’Encyclopédie méthodique. Encyclopédie méthodique : une Anthologie en plusieurs volumes. Ont déjà été publiés :
Vol. I - Jurisprudence par Luigi DELIA et Ethel GROFFIER
Vol. II - Assemblée Constituante (1792), par Josiane BOULAD AYOUB
Vol. III - Economie politique, suivie des Observations sur la Virginie de Th. Jefferson par Paule-Monique VERNES et Josiane BOULAD AYOUB

Sont attendus pour 2015-2017 :

Vol. IV - Philosophie ancienne et moderne par Claire FAUVERGUE
Vol. V – Chimie, Pharmacie et Métallurgie par Patrice BRET (peut-être chez un autre éditeur, donc sans n° de vol)
Vol. VI - Architecture par Marina LEONI

2/ Philippe CHEVAILLIER, Essai de description de l’Encyclopédie méthodique Dictionnaires de texte et Dictionnaires de planches de la Bibliothèque de Troyes. Dossier distribué et non édité.

3/ Martine GROULT, Savoir et Matières. Pensée scientifique de l’Encyclopédie à l’Encyclopédie méthodique (CNRS, 2011) _ Prospectus et mémoires de Panckoucke,
Vol. I, 1781 Prospectus général précédé de la Préface au Grand Vocabulaire François, PU Saint-Etienne, 2012.
Vol. II, 1789-1792, Représentations et Inventaire de la Bibliothèque Mazarine suivi de la liste de l’Encyclopédie méthodique en 1833, Classiques Garnier, oct. 2013.

4/ Il convient de noter la parution de l’ouvrage de Kathleen HARDESTY DOIG, From Encyclopédie to Encyclopédie méthodique revision and expansion, SVEC 2013 : 11, Oxford, Voltaire Foundation, November 2013.
5/ Claire Fauvergue, « Naigeon lecteur de Diderot dans le dictionnaire de Philosophie ancienne et moderne de l’Encyclopédie méthodique », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, 50, 2015, pp. 105-119.
Lien vers le résumé : https://rde.revues.org/5289

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