Constantina (Dina) BACALEXI

Equipe Information scientifique – Ingénieure de recherche hors classe

Après une maîtrise de lettres classiques à l’université d’Athènes en Grèce (major de la promotion), je m’inscris à l’université Paris IV où j’obtiens mon DEA (1985)  et mon doctorat en études grecques (1993) : « La notion de noblesse chez Euripide : étude sémantique et thématique », Au début boursière d’une fondation internationale, j’ai été recrutée à partir de 1989 comme professeur de lettres classiques dans l’enseignement secondaire : maîtresse auxiliaire, puis certifiée (1995) et agrégée (1996). En 2002 je suis recrutée par concours externe au CNRS, en tant qu’ingénieure de recherche 2e classe, analyste de sources anciennes. Affectée à l’équipe éditoriale de l’Année Philologique, bibliographie analytique et critique de l’Antiquité gréco-latine, j’ai été responsable de la programmation annuelle et de l’administration de la base de travail (sous 4D), faisant l’interface avec l’ingénieur informaticien d’une entreprise sous-traitante. J’ai poursuivi mes recherches sur la tragédie grecque et l’histoire de la médecine grecque, ayant notamment la responsabilité de plusieurs traités de Galien de Pergame (2e-3e s. apr. J.-C.) et élargissant à l’étude de la réception de Galien à la Renaissance.

En 2010, je suis promue au choix ingénieure de recherche 1re classe et élue co-directrice de l’Année Philologique chargée de la coordination internationale (Allemagne, Espagne, États-Unis, Italie, Suisse). Ingénieure de recherche hors classe (sélection professionnelle) en 2013, j’élargis mon domaine de recherche à la réception de la médecine grecque au monde « arabo-islamique », deviens membre du groupe international pluridisciplinaire Scientiae : disciplines of knowing in the early modern world (conférences annuelles depuis 2014), initie une collaboration avec une spécialiste de Rhazès (médecin et alchimiste persan, 8e-9e s.) du laboratoire SPHERE (UMR7219 CNRS/Paris-Diderot) et enseigne au master LOPHISS de Paris-diderot (Logique, histoire, philosophie et sociologie des sciences) depuis 2014. J’encadre chaque année 2-5 étudiants.

Au sein de l’équipe d’information scientifique du Centre Jean-Pépin, j’ai participé aux débuts de la base de données “Information philologique et scientifique” (IPhiS) axée sur les sources textuelles antiques et leur réception : contraintes techniques (du format propriétaire au libre) et choix scientifiques (normes informatiques appliquées à la philologie antique). J’ai créé un nouveau répertoire de 5000 entrées spécialisé dans la réception de l’antiquité du haut Moyen-Âge à nos jours, en remaniant complètement l’index nominum recentiorum (humanistes) que j’avais complètement refondé à mon arrivée à l’Année Philologique et qui n’avait jamais été mis en ligne, mais paraissait partiellement chaque année dans le volume imprimé.

Pour valoriser ce répertoire, en 2018, j’ai impulsé une collaboration avec une chercheuse du Centre d’études supérieures de la Renaissance (CESR – UMR7323 CNRS/Université de Tours), responsable de la base BUDE (Base Unique de Documentation Encyclopédique), consacrée à l’humanisme et à la transmission des textes (Moyen-Âge-17e s.). Plus de la moitié des données du répertoire sont éligibles pour être intégrés dans BUDE. Depuis, l’enrichissement de BUDE avec ces données, mais aussi la correction des anciennes à la lumière du répertoire « humanistes » et des nouvelles recherches se poursuivent. Devenue rédactrice en chef de BUDE, j’apporte mon expertise en vue d’une amélioration de la présentation des informations dans l’actuelle version, mais surtout dans les éventuelles versions futures.

Ma production scientifique écrite et orale (français, anglais, grec moderne) porte sur la médecine et la tragédie grecques, et les humanités numériques. Depuis 2018, en tant que membre élue du Conseil exécutif de la Fédération mondiale des travailleurs scientifiques (FMTS, ONG scientifique partenaire officiel de l’UNESCO), je suis impliquée dans les travaux préparatoires de la recommandation UNESCO pour la science ouverte : intervention à la commission sciences lors de la 40e session de la Conférence générale de l’UNESCO (novembre 2019), keynote speaker au symposium international de la FMTS prévu en mars 2020 à Marrakech (annulé pour cause COVID19),

Soucieuse de la diffusion de la culture scientifique au grand public, je me suis engagée dans plusieurs actions de vulgarisation dont la plus récente (6.11.2018) sur l’intelligence artificielle et la place des SHS.

Autres responsabilités exercées
Encadrement

Organisation des Journées internationales annuelles Année Philologique (2010-2013).

Organisation de rencontres avec les partenaires extérieurs chargés du développement technique de la base AnPhil.

Programmation de la parution numérique et imprimée.

Rédaction en chef de la base BUDE.

Formation

Tutrice du stage d’un ingénieur de recherche recruté en 2008.

Formation initiale de deux ingénieurs d’étude, recrutés en 2009 et 2012.

Formation initiale d’une rédactrice étrangère (Année Philologique Suisse) recrutée en 2007.

Formation initiale et continue d’un rédacteur étranger (Année Philologique Suisse) recruté en 2013.

Organisation d’un stage de perfectionnement d’une rédactrice étrangère (Année Philologique Italie) en 2012.

Formations à contenu historique et méthodologique à destination des enseignants-chercheurs, de chercheurs et des étudiants « le tour de France de l’ Année Philologique » : 2011 Université Toulouse-Le Mirail ; 2012 Maison de l’Orient et de la Méditerranée Lyon.

Dans le cadre du master LOPHISS de P7, coordination de l’unité d’enseignement « Sciences en contexte : Antiquité, Moyen-Âge, Renaissance » pour l’année universitaire 2019-2020.

Mandats électifs

Membre élu du comité national de la recherche scientifique (mandats 2012-2016, 2016-2021) : section 35 (sciences philosophiques et philologiques, sciences de l’art et musicologie) et commission interdisciplinaire (CID) 53 (méthodes et pratiques de communication des sciences et des techniques). Dans ce cadre, en 2014, j’ai coordonné la rédaction de la partie « information scientifique et technique » du rapport de conjoncture de la section 35 et contribué, pour le rapport de conjoncture de la CID 53, à la partie « humanités numériques, intersection sciences humaines et sciences de l’information, numérique et pratiques éditoriales, sciences participatives ».

En 2019, j’ai coordonné pour le rapport de conjoncture de la section 35 la partie « IST et activité éditoriale ».  J’ai contribué à la partie « Humanités numériques, intelligence artificielle et SHS », ainsi qu’à la partie « science participative, science ouverte et intégrité scientifique » du rapport de conjoncture de la CID53.

Jurys et expertises professionnelles

Membre de plusieurs jurys de concours de recrutement et de celui de la sélection professionnelle IRHC en 2016.

Experte BAP D à la commission régionale du CNRS de promotion des Ingénieurs de recherche (délégation de Paris-Villejuif, 2016) et à la commission nationale (2017, 2019).

Présidente du jury de thèse de Kaouthar Lamouchi-Chebbi, L’étude des insectes et petits animaux dans Le livre des animaux ou Kitāb al-Hayawān al-Ğāhi (VIIIe-IXe), soutenue le 12.07.2018 (Paris-Diderot).

Membre du jury de thèse de Maryline Ricaud, La notion de l’ascendance et l’identification des élites grecques de l’époque archaïque à l’époque classique, soutenue le 7.12.2018 (Rennes 2).

Présidente du jury de la thèse de Mohammad Sadr, Les particularités liées à la sexualité : conception du médecin Rāzī (IX-X), soutenue le 13.12.2019 (Paris-Diderot).

Nommée au Higher Education and Research Standing Committee européen (mandats 2014-2016, 2017-2020), j’y travaille sur le libre accès et l’évolution de la directive européenne Copyright ; la précarité dans les métiers de la recherche ; l’évaluation de la recherche ; et la place des SHS. Membre de la délégation française aux conférences mondiales sur l’enseignement supérieur et la recherche de l’Internationale de l’éducation (Bruxelles 2014, Ghana 2016, Taipei 2018), ainsi que du congrès mondial de l’Internationale de l’éducation (Bangkok 2019), j’ai co-élaboré la déclaration sur le libre accès en 2016 et animé en 2018 un atelier sur l’évaluation de la recherche. Élue en 2013 (réélue en 2017) à la commission exécutive de la Fédération Mondiale des Travailleurs Scientifiques, je fais partie des groupes de travail UNESCO (recommandations personnels de la recherche et enseignants du supérieur, science ouverte) et femmes et recherche.

Experte mandatée par le HERSC à la « Peer learning action » (PLA) sur l’intégrité scientifique organisée par la Commission européenne à l’université de Chypre,  23-25 octobre 2019.

Membre élu (2015-2019) du conseil d’administration de la ComUE PSL (Paris Sciences et Lettres).

Proposée par le comité national de la recherche scientifique, j’ai été nommée par le Ministère de l’enseignement supérieur et la recherche comme membre du Collège du Hcéres (Haut conseil d’évaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche) de 2015 à 2019 pour y représenter les élus C (IT).

Missions d’évaluation réalisées

Rapports d’évaluation sur des écoles thématiques et des revues pour la section 35 et la CID 53 du comité national.

2012-2014 : participation à 9 comités de visite AERES des laboratoires en tant que membre de la section 35, dont 2 comme seule représentante.

Rapports d’évaluation pour la section 35 sur 14 laboratoires (les 9 visités et 5 autres) pour la session 2013, sur 3 laboratoires pour la session 2014 et sur 1 laboratoire pour la session de printemps 2015.

Depuis 2017 (2e mandat au comité national), évaluation de 20 laboratoires pour la section 35, dont 10 de la vague D.

Évaluation d’articles pour les revues Exemplaria Clasica (2012) et Revue des Études Anciennes (2014)

Évaluation d’un dossier de candidature à un projet de recherche sur la médecine arabo-latine  en vue de son financement par le FRS-FNRS (Fonds de la recherche scientifique, Belgique et Suisse) en 2020.

Principales publications
  • (2004) « Trois traducteurs de Galien au XVIe siècle: Niccolò Leoniceno, Guillaume Cop, Leonhart Fuchs », dans Véronique Boudon-Millot et Guy Cobolet (éd.), Lire les médecins grecs à la Renaissance : aux origines de l’édition médicale : actes du colloque international de Paris (19-20 septembre 2003), Paris, 247-269
  • (2005) « Responsabilités féminines : mères, sages-femmes et nourrices chez quelques médecins de l’Antiquité et de la Renaissance », Gesnerus 62 (1-2), 5-32
  • (2007) « Le sacrifice volontaire dans l’Alceste d’Euripide » (en grec moderne), Hellenica 57 (2), 7-28
  • (2009) « Trois traducteurs de Galien au XVIe siècle et leur regard sur la tradition arabe », dans Jacqueline Vons (éd.), Pensée et pratique médicales à la Renaissance : actes du 51e colloque d’études humanistes, Tours 2-6 juillet 2007, Paris, 201-221
  • (2012) « Galien, d’une Renaissance à l’autre : tradition médiévale arabe et humanistes du XVIe siècle », Revue Seizième siècle n°8, p. 89-106
  • (2012) « La notion d’emphraxis dans les traités de Galien Sur les différences et les causes de maladies et des symptômes », dans Una mirada actual sobre la filosfía griega: ponencias del II congreso internacional de filosofía griega, Palma de Mallorca, 891-903
  • (2014) « Le traité de Galien De pulsibus ad tirones: pratique médicale et représentation du corps humain », dans Demetrios Michaelides (ed.), Medicine and healing in the Ancient Mediterranean World, Proceedings of the international conference, Cyprus, 27-29 Septembrer 2008, Oxford, 92-104
  • (2016) « Personal, paternal, patriotic: the threefold sacrifice of Iphigenia in Euripides’ Iphigenia in Aulis » Humanitas 68, 51-76 https://doi.org/10.14195/2183-1718_68
  • avec Katouzian-Safadi Mehrnaz (2017) « Medical auxiliaries from the physician’s point of view in Ancient, Medieval and Renaissance medical texts » Histoire culturelle de l’Europe (en ligne) http://www.unicaen.fr/mrsh/hce/index.php?id=659
  • avec Skarsouli Pinelopi (2019) « Digital literacies and the study of Antiquity : case studies on databases » Classics@, Center for Hellenic Studies, Harvard University https://chs.harvard.edu/CHS/article/display/6947

Les communications orales dans des colloques et journées d’étude, ainsi que les travaux de vulgarisation scientifique se trouvent ici : https://halshs.archives-ouvertes.fr/

Identifiant IdRef

Contact

    Sous la direction de Luc Brisson

    • TITRE : Pros Gauron peri toû pôs empsuchoûtai ta embrua
    • MANUSCRIT : Cod. Supp. gr. 635, Paris, Bibliothèque Nationale
    • EDITION : K. Kalbfleisch, Philosophische und historische Abhandlungen der königlichen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, 1895 p. 33-62.
    • TRADUCTION en français : À Gauros. « Sur la manière dont l’embryon reçoit l’âme », par A. J. Festugière, La Révélation d’Hermès Trismégiste, t. III, Les doctrines de l’âme, Paris, 1953, Appendice II, p. 265-302.

     

    - en allemand :
    1) Porphyrios, Die Beseelung der Embryonen, par K. Limburg, Diss. Köln, 1975.
    2) Grundfragen der Embryonalentwicklung aus der Sicht eines Neuplatonikers : Übersetzung und Bearbeitung der Schrift des Porphyrios « Über die Beseelung der Embryonen », par U. Jurisch, Diss. med. Erlangen-Nürnberg 1991.

    RESUME « Pour nous donc, nous démontrerons avant tout que le fruit n’est ni un vivant en acte, ni un vivant en puissance au sens de ce qui a déjà reçu l’âme, d’où il résulte que l’entrée de l’âme a lieu après l’enfantement ; et quand même nous aurions concédé que l’embryon, en lui-même, soit un vivant en puissance, voire un vivant en acte, nous montrerons qu’il n’est pas possible que l’animation ait eu lieu ni à partir du père ni à partir de la mère, mais qu’elle se fait seulement de l’extérieur, en sorte que, dans ce cas, la doctrine platonicienne de l’entrée de l’âme n’est pas rejetée comme fausse. »

    L’édition, la traduction et le commentaire de ce traité de Porphyre permettront une avancée véritable sur le plan scientifique. Avec l’aide de Tiziano Dorandi, qui travaille sur une photographie à l’ultra-violet permettant de faire ressortir une écriture abîmée par l’eau sur du papier, nous espérons proposer une édition du texte très supérieure à la seule qui existe de nos jours. Les modifications apportées au texte exigent une traduction qui sera vraiment originale par rapport à l’excellente traduction faite par A.-J. Festugière, il y a déjà plusieurs dizaines d’années. Enfin, les notes de commentaire permettront d’aborder un certain nombre de thèmes philosophiques et de questions scientifiques relatives à la venue de l’âme dans un embryon et aux développements des fonctions vitales dans le corps humain.

    De surcroît, un travail de ce genre mettra à contribution l’histoire de la philosophie, car Porphyre ne peut être compris sans faire intervenir Platon, Aristote et les Stoïciens. De plus, il fera resurgir des questions importantes dans le cadre de l’histoire de la médecine, ce traité ayant été attribué, avant son dernier éditeur, au médecin Galien.

    Plusieurs points de contact pourront être trouvés entre ce travail portant sur l’Antiquité et les polémiques actuelles concernant le débat sur l’avortement. Comme il n’est pas fréquent dans notre domaine de croiser l’actualité, la chose mérite d’être signalée.

    Actuellement, le groupe qui travaille sur l’Ad Gaurum a élaboré une première traduction de l’ensemble du texte.

    Un colloque international consacré à l’histoire de l’embryologie s’est tenu du 30 juin au 2 juillet 2005 à Paris sous la direction de L. Brisson.

    Les chercheurs de ce groupe travaillent, sous la direction de Tiziano Dorandi, à une nouvelle traduction commentée du petit traité de Porphyre intitulé L’antre de nymphes dans l’Odyssée (Περὶ τοῦ ἐν Ὀδυσσείᾳ τῶν νυμφῶν ἄντρου), qui sera précédée d’une introduction sur Porphyre exégète d’Homère. Porphyre y offre une interprétation allégorique et philosophique de l’antre que Homère, Odyssée XIII 102-112 (vers cités au début du traité, § 1), situe à Ithaque et dans lequel Ulysse avait caché les trésors qu’il avait reçu des Phéaciens.

    On dispose d’une bonne édition critique de ce texte publiée par Duffy, Sheridan, Westerink et White, Porphyry, The Cave of the Nymphs in the Odyssey (1969), qui remplace celle établie par A. Nauck, Porphyrii philosophi platonici opuscula selecta (1886). Le texte a été traduit en plusieurs langues modernes. Il existe aussi une traduction française par J. Trabucco (1918) et une plus récente de F. Buffière (1956), les deux à partir du texte de Nauck. Tandis que celle d’Y. Le Lay (1989) se fonde sur le texte de Duffy et alii.

    La traduction a été partagée entre les membres du groupe et discutée pendant les séances communes, mais elle sera publiée comme le résultat d’un travail collectif. Les notes du commentaire seront publiées accompagnées du nom de leur rédacteur.

    Pour l’introduction, on a fait appel aussi à d’autres personnes extérieures qui ont déjà travaillé sur Porphyre exégète d’Homère et l’allégorie ou sur Homère et sa postérité pour l’exégèse homérique de Porphyre (S. Nannini, Bologna et F. Pontani, Venise).

    Pour l’instant on a travaillé à la traduction du texte grec à partir de celui établi par Duffy et alii, mais en tenant compte des progrès de la recherche en vue de l’établissement d’un nouveau texte critique. La révision de la traduction sera achevée dans les premiers mois 2014. On prévoit la révision du texte grec ainsi que la rédaction d’un chapitre de l’Introduction sur l’histoire du texte, avec une description des manuscrits, ainsi que de la rédaction de notes sur des passages dont le texte pose des difficultés. Pour l’établissement du texte de l’édition, on peut compter sur deux manuscrits : Vaticanus gr. 305, XIIIe s. [V] et Marcianus gr. IX 4, XIIIe/XIVe s. [M]. Il faudra cependant tenir compte de la paraphrase que Psellos avait fait du De antro et qui peut se révéler utile parce que le savant byzantin avait eu entre les mains un autre manuscrit, aujourd’hui perdu (ce texte a été réédité par J.M. Duffy en 1992).

    Le groupe qui travaille sous ma direction se compose des membres suivants (en ordre alphabétique) : Bastit, Agnès ; De Piano, Piera ; Dorandi, Tiziano (responsable) ; Droit, Roger-Pol ; Giavatto, Angelo ; Goulet-Cazé, Marie-Odile ; Gysembergh, Victor ; Ildefonse, Frédérique ; Jourdan, Fabienne ; Koch, Isabelle ; Macris, Constantin ; Mihai, Adrian ; Nannini, Simonetta ; Saudelli, Lucia ; Soares, Luciana ; Toulouse, Stéphane ; van Kasteel, Hans ; Viltanioti, Irini Fotini ; Zamora, José Maria.

    Depuis décembre 2012, on a enfin prit contact avec un groupe de chercheurs de UMR 7044 Étude des civilisations de l’Antiquité M.I.S.H.A. - Maison des Sciences de l’Homme - Alsace qui travaille, sous la direction de Madame Doris Meyer, à un projet semblable et qui prévoit aussi la publication de la première traduction allemande du De antro de Porphyre.

    Collection Textes et travaux de Chrysopoeia

    Dirigée par Didier Kahn et Sylvain Matton
    Diffusion EDIDIT

    1. Alchimie : art, histoire et mythes. Actes du 1er colloque international de la Société d’Étude de l’Histoire de l’Alchimie (Paris, Collège de France, 14-15-16 mars 1991), sous la direction de Didier Kahn et Sylvain Matton. Ouvrage publié avec le concours du C.N.R.S. 1995, grand in-8° de VI-848 p., ill.

    2. Vincenzo Percolla, Auriloquio. Nel quale si tratta dello ascoso secreto dell’Alchimia. Trattato manos­critto del ‘500 d’interpretazione alchemica dei miti greci et romani. Edizione e note a cura di Carlo Alberto Anzuini. 1996, grand in-8° de XX-276 p.

    3. François Secret, Postel revisité. Nouvelles recherches sur Guillaume Postel et son milieu. Première série. 1998, grand in-8° de 260 p., ill.

    4. Aspects de la tradition alchimique au xviie siècle. Actes du colloque international de l’Université de Reims-Champagne-Ardenne (Reims, 28 et 29 novembre 1996), sous la direction de Frank Greiner. Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre. 1998, grand in-8° de 521 p., ill. dont 1 en couleur.

    5. Yves Marquet, La Philosophie des Ihwan al-Safa’. Nouvelle édition augmentée. 1999, grand in-8° de XVI-622 p.

    6. D. Zecaire, Opuscule tres-eccelent de la vraye philosophie naturelle des metaulx. Édition critique, introduction et notes par Renan Crouvizier. 1999, grand in-8° de 208 p., ill.

    7. Pierre Jean Fabre, L’Alchimiste chrétien (Alchymista christianus). Traduction anonyme inédite du xviiie siècle, avec le fac-similé de l’édition latine originale. Édition, introduc­tion et notes par Frank Greiner. 2001, grand in-8° de 732 p.

    8. Pascale BarthÉlemy, La Sedacina ou l’Œuvre au crible. L’alchimie de Guillaume Sedacer, carme catalan de la fin du XIVe siècle. Préface de Guy Beaujouan. Volume I : Étude et outils. Volume II : La Sedacina, édition critique et traduction, suivie du Liber alterquinus. Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre. 2002, 2 vol. grand in-8° de 390 et 486 p.

    9. Yves Marquet, Les “Frères de la pureté” pythagoriciens de l’Islam. La marque du pythagorisme dans la rédaction des Épîtres des Ihwan al-Safa’. Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre. 2006, grand in-8° de 374 p.

    10. Sylvain Matton, Philosophie et Alchimie à la Renaissance et à l’Âge classique. I : Scolastique et Alchimie (XVIe-XVIIe siècles). Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre. 2009, grand in-8° de VIII-898 p.

    Problèmes de la métaphysique

    Centre International d’Etude de la Philosophie Française Contemporaine, en collaboration avec le CNRS, UPR76/Centre Jean PépinSéminaire « Problèmes de la métaphysique »
    Usages de la relation

    La proposition l’ « être est relation » a trouvé une nouvelle actualité dans la philosophie contemporaine. Elle est au centre des tentatives de reconstruction de la métaphysique qui font communiquer des œuvres aussi disparates que celles d’ H. Bergson, G. Tarde, A. N. Whitehead, R. Ruyer, G. Simondon ou encore G. Deleuze. Elle annonce un nouveau genre de questions : comment des individus, physiques, biologiques, techniques et sociaux, se constituent-ils à l’intérieur d’un tissage relationnel, toujours singulier et mobile ? Si la notion de substance n’est plus adéquate pour penser les êtres quels concepts lui substituer ? Que serait une identité relationnelle ? Quelles sont les conséquences épistémologiques de ce changement de perspective ? Le séminaire envisagera dans un premier temps la question des relations à partir de moments historiques qui nous paraissent particulièrement prégnants, du point de vue des enjeux contemporains, afin de la densifier et de lui donner les expressions techniques qu’elle porte avec elle. L’année suivante, le séminaire se concentrera sur les tentatives plus contemporaines qui visent à rendre au concept de relation son statut de principe métaphysique de constitution des choses.

    ENS-Ulm
    Salle Pasteur, Pavillon Pasteur, 45 rue d’Ulm
    (à l’exception de la séance du 29 mai 2015)
    Responsables : Saverio Ansaldi, Gwenaëlle Aubry, Didier Debaise
     

    Séances 2014-2015

    Vendredi 10 octobre 2014, de 17h à 19h
    Frédéric Worms : « Agir dans les relations »

    Vendredi 21 novembre 2014, de 17h à 19h
    Frédéric Worms : « Les relations entre les êtres »

    Vendredi 19 décembre 2014, de 17h à 19h
    Elisabeth Kessler : « Schelling, Heidegger, ou la relation obligée en art »

    Vendredi 23 janvier 2015, de 17h à 19h
    Paul-Antoine Miquel : « Aspects d’une théorie de l’organisme à partir de Simondon »

    Vendredi 3 avril 2015, de 17h à 19h
    Isabelle Stengers : « Whitehead : relations et modes d’abstraction »

    Vendredi 29 mai 2015, de 17h à 19h
    Alain Badiou (titre à préciser)

    « La Providence, le destin, le mal et la matière. Un réseau de commentaires en amont et en aval d’Avicenne »

    CENTRE JEAN PÉPIN (UPR 76) « PHILOSOPHIE ARABE : INNOVATIONS, HÉRITAGES GREC ET SYRIAQUE, POSTÉRITÉ LATINELABORATOIRE D’ÉTUDES SUR LE MONOTHÉISME (UMR 8584)
    AVEC LE SOUTIEN DU LABEX HASTEC

    Organisé par Meryem Sebti (Centre Jean Pépin-CNRS) & Daniel de Smet, (LEM-UMR 8584)

    Campus de Villejuif 7, rue Guy Môquet 94800 Villejuif Salle de la Rotonde

    Vendredi 18 octobre 2013 10h-13h et 14h30-17h30
    Silvia Fazzo (Londres), Isabelle Koch (Université Aix-Marseille), Mauro Zonta (Università di Roma Sapienza)
    « L’émergence de la thématique de la Providence divine : le Traité de la Providence d’Alexandre d’Aphrodise et sa version arabe »

    Vendredi 25 octobre 2013 9h30-13h
    Emma Gannagé (Georgetown University)
    "La téhorie de la providence d’Alexandre à sa réception arabe".

    Charles Genequand (Université de Genève) « Métamorphoses de la Providence de Kindî à Avicenne »

    Vendredi 8 novembre 2013 10h-13h et 14h30-17h30Luc Brisson (Centre Jean Pépin-CNRS)
    « La Providence et la question du mal chez Plotin »

    Christopher Noble (LMU-München) & Nathan M. Powers (Albany University) « Divine Thought and Providence in Plotinus »

    Michael Chase (Centre Jean Pépin-CNRS) « La question de la Providence chez Boèce »

    Vendredi 29 novembre 2013 10h-13h et 14h30-18h30
    Carlos Steel (KU Leuven) ; Philippe Hoffmann (LEM-EPHE, Paris) ; Jan Opsomer (KU Leuven) ; Pieter d’Hoine ( KU Leuven)
    « Les traités sur la Providence de Proclus »

    Vendredi 13 décembre 2013 9h30-13h
    Giovanna Rita Giardina (Università di Catania) ; Matthias Perkams (Institut für Philosophie der Friedrich-Schiller-Universität Jena.)
    « La Providence selon les commentateurs néoplatoniciens d’Aristote »

    Contact : Meryem Sebti (sebti@vjf.cnrs.fr) & Daniel de Smet (desmet@vjf.cnrs.fr)

    ATELIER PANCKOUCKE

    A P E M ATELIER PANCKOUCKE ENCYCLOPEDIE METHODIQUE

    organisé par Martine GROULT, Luigi DELIA et l’équipe UQAM menée par Josiane BOULAD-AYOUB avec la collaboration d’ARTFL (Robert MORRISSEY)

    L’Encyclopédie méthodique par ordre des matières (1782-1832) est publiée par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798) à la suite de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1751-1772) de Diderot et d’Alembert.
    L’objectif est d’améliorer cette dernière, ainsi que le voulait Diderot. Grand admirateur des éditeurs, le Libraire également traducteur de L’Arioste, est d’abord un grand entrepreneur, au sens commercial moderne et noble du terme. Il va réussir à mettre en place un projet encyclopédique qui, comme celui des Lumières, connaîtra des modifications. L’objectif de son entreprise est d’offrir un état complet des sciences, des arts et des métiers en réalisant, non plus une encyclopédie contenant toutes les matières par ordre alphabétique structurées selon un ordre encyclopédique, mais des Dictionnaires scientifiques spécialisés, constitutifs d’une encyclopédie par ordre de matières et regroupés dans un Vocabulaire encyclopédique. On compte pour la Méthodique 40 Dictionnaires scientifiques pour 212 volumes in-quarto, selon l’inventaire de la Bibliothèque Mazarine repris dans le Vol. 2 des Prospectus et Mémoires (2013), pendant que l’Encyclopédie comportait 28 volumes in-folio. Le nombre de volumes retrace la volonté de l’exhaustivité pour chaque discipline.

    A la suite d’un premier Atelier sur Les Encyclopédies. Construction et circulation du savoir publié en 2011 (www.editions-harmattan.fr), l’APEM entreprend l’étude de cette suite particulière des Lumières. Les deux objectifs pratiques sont d’une part, une édition d’anthologies, dirigée par Josiane Boulad-Ayoub aux Presses Universitaires de Laval - PUL (http://www.pulaval.com/produit/la-vision-nouvelle-de-la-societe-dans-l-encyclopedie-methodique-volume-i-jurisprudence, et http://www.pulaval.com/produit/la-vision-nouvelle-de-la-societe-dans-lencyclopedie-methodique-volume-ii-assemblee-constituante) et, d’autre part, un projet de numérisation des Dictionnaires scientifiques avec l’équipe ARTFL de l’Université de Chicago. Ce projet se situe en continuité des travaux effectués sur l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert depuis plusieurs années, sous la direction de Robert Morrissey (http://encyclopedie.uchicago.edu).

    L’objet de cet Atelier consiste dans l’élaboration d’études transversales entre les Dictionnaires scientifiques de la Méthodique. Elles sont appelées à mettre en lumière le projet encyclopédique tel qu’il a été énoncé par Panckoucke dans des Prospectus et Mémoires dont la réédition, pour la première fois réalisée, vient d’être achevée en 2 volumes (2011 et 2013).

    L’explication de leur matière par les scientifiques, dans le seul but de l’instruction – et non de l’explication de la découverte scientifique -, et la traversée d’une époque historique hors du commun sur cinquante années, font de l’Encyclopédie méthodique un témoignage, non seulement sur la science, mais sur la manière d’appréhender le savoir. Les liaisons entre les matières évoluent vers une transversalité que le projet du Vocabulaire universel encyclopédique par Panckoucke laissait pressentir. C’est cette différence entre enchaînement, au siècle des Lumières, et transversalité de la connaissance, pendant et après la Révolution française, que cet atelier se donne pour tâche d’interroger.

    Calendrier des séances de l’APEM

     

    Année 2016

    29 janvier 2016
    - Daniel TEYSSEIRE, (Paris), Le ‘Dictionnaire de médecine’ de l’Encyclopédie méthodique : la méthodicité à l’œuvre .
    25 mars 2016
    -  Luigi DELIA (Collège International de Philosophie), Punir pour amender le coupable : Charles-Louis Panckoucke héritier de Beccaria ?
    3 juin 2016
    - Philippe DE LA COTARDIÈRE (Paris), Les descendants de Charles-Joseph Panckoucke et leurs alliances


    Année 2015

    14h – 18h
    6 mars 2015

    Marina LEONI, (Genève), La Méthodique de Quatremère de Quincy. L’architecture face aux beaux-arts

    5 juin 2015

    Malou HAINE (Bruxelles, Belgique), Transversalité des dictionnaires spécialisés de l’Encyclopédie méthodique : l’exemple des instruments de musique.

    14e Congrès International du Dix-huitième siècle à Rotterdam (Pays-Bas)
    26-31 juillet 2015
    Séance de l’Atelier Panckoucke : Le Marché Panckoucke (1782-1832)
    ou l’ouverture de la connaissance
    Université Erasme
    Mardi 28 juillet 20159h00 – 10h30 : Session Martine Groult

    Présidence : Martine Groult

    · Leoni, Marina : La Méthodique de Quatremère de Quincy. L’Architecture entre beaux-arts et savoirs scientifiques

    · Delia, Luigi : Lumières sur le jusnaturalisme. Remarques sur la réception encyclopédique du droit naturel

    Présidence : Rolando Minuti

    · Doig, Ann Kathleen Hardesty : Ebauche d’une étude transversale : le Dictionnaire "Physique" de l’Encyclopédie méthodique

    · Groult, Martine : Ordre encyclopédique et ordre méthodique

    11h00 – 12h30 : Session Claire Fauvergue
    Présidence : Pascal Bastien

    · Fauvergue, Claire : Histoire et langue philosophiques dans l’Encyclopédie méthodique.

    · Albertan-Coppola, Sylviane : La spécialisation dans l’Encyclopédie méthodique : le cas de la théologie

    Présidence : Claire Fauvergue

    · Droixhe, Daniel and Collart, Muriel : L’Encyclopédie méthodique et le cancer. Reconstruire une histoire de la thérapie oncologique à l’époque des Lumières

    · Giargia, Myriam : La réception du républicanisme anglais dans la Méthodique

    14h00 – 15h30 : Session Robert Morrissey
    Présidence : Luigi Delia

    · Morrissey, Robert : De l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert à l’Encyclopédie Méthodique : vers une édition numérique, First Part

    · Roe, Glenn : De l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert à l’Encyclopédie Méthodique : vers une édition numérique, Second Part

    Présidence : Robert Morrissey

    · Bret, Patrice : Chimie, physique, médecine et alii : Le vocabulaire dans tous ses états, ou le défi de l’Encyclopédie méthodique

    · Postigliola, Alberto : Diderot, Naigeon et Panckoucke. Quelle philosophie pour la Méthodique ?

    23 octobre 2015

    Patrice BRET (Paris), Chimie et arts mécaniques (à préciser)


     

    Année 2014

    Centre Jean Pépin
    Salle de la Rotonde - 14h – 18h
    24 octobre

    Josiane BOULAD-AYOUB (Université de Montréal – Canada), L’évêque des Lumières contre le matérialiste radical. Le Dictionnaire de théologie de Bergier vs le Dictionnaire de philosophie de Naigeon


    Introduction générale au projet encyclopédique de Panckoucke

    Le nombre de volumes
    Alors que l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert a occupé la recherche scientifique avec la question de l’attribution des articles, l’Encyclopédie méthodique pose aux chercheurs le problème du nombre des volumes publiés. L’introduction du Volume II des Prospectus et Mémoires (Garnier, 2013) explique pourquoi le nombre gigantesque de volumes varie entre 203 et 212. Sans la reprendre dans son intégralité, citons quelques passages.

    - S’il est difficile de connaitre le nombre de volumes, c’est parce qu’ils étaient vendus en feuilles sans être reliés. Panckoucke, qui compte non pas en volumes ou en pages mais en feuilles pour établir le prix de vente, a vendu les volumes non reliés et a fourni des consignes de reliure bien après les livraisons. Puis, la publication s’est faite par demi-volume – tous les volumes sont divisés en deux parties à peu près égales entre 300 à 400 pages chacune, soit un total approximatif de 700/800 pages pour chaque volume - ce qui a entraîné des insertions de parties dans des endroits différents et par voie de conséquence une pagination non suivie dans de nombreux exemplaires. A cela il faut ajouter le subterfuge, destiné à contrer les contrefaçons, de l’édition des volumes de planches avant celle des volumes de texte qui leur correspondaient. Ensuite, il y a eu la multiplication des imprimeries – entre 160 à 200 – travaillant en même temps. Certaines imprimeries étaient plus rapides que d’autres, ce qui a donné lieu à la publication des deuxièmes ou troisièmes volumes avant celle des premiers. En plus de tous ces aspects pratiques, il ne faut pas perdre de vue la prolifération des découvertes scientifiques qui a obligé des auteurs à suspendre leurs travaux.

    Outre le nombre des volumes, il y a aussi le nombre de Dictionnaires scientifiques et l’intitulé des matières. L’évolution scientifique mais aussi l’allongement dans le temps ont eu un impact sur l’intitulé des matières, ce qui ressort dans les tentatives de listes de la Méthodique dans les travaux de Kathleen Hardesty Doig (Oxford, 1995 et 2013), de Philippe Chevaillier ou dans les nôtres (Savoir et Matières et Prospectus et Mémoires de Panckoucke). Certaines listes comportent 36 Dictionnaires, puis 38, d’autres 40 ou encore 43. Il n’y a pas forcément d’erreurs. Pour sa part, Panckoucke a commencé à compter, excepté le Vocabulaire encyclopédique, 26, 39, 51 puis 43 Dictionnaires scientifiques. Enfin, autre origine des différences : la contrefaçon à laquelle est également associée la décision de la vente en Dictionnaires séparés. Des collections aujourd’hui réunies sur les rayons d’une bibliothèque peuvent provenir d’achats par Dictionnaires scientifiques séparés et non de la souscription à la totalité de la Méthodique.

    Le projet encyclopédique
    Avant ces problèmes concrets dans lesquels nous nous débattons aujourd’hui pour connaitre l’intégralité de cette Encyclopédie, il y a eu le projet encyclopédique. Il est exposé dans l’introduction du Vol. I des Prospectus et Mémoires (2011).

    On peut dire brièvement que le Prospectus de 1782 est capital. C’est lui qui explique le plan destiné à construire un dictionnaire scientifique à partir de la nomenclature et une encyclopédie à partir de dictionnaires. Le plan du projet de Panckoucke commence par la structure de chaque dictionnaire et se termine par le Vocabulaire universel. Ce n’est que dans le Prospectus de 1789 (Représentations, Vol. II) que le Vocabulaire universel deviendra Vocabulaire encyclopédique. Ainsi, prévient Panckoucke, sans ce Vocabulaire un dictionnaire comme l’Encyclopédie ne peut devenir un traité didactique et un traité ne peut devenir un excellent dictionnaire.

    La solution consiste à faire des dictionnaires qui « par les tableaux d’analyse qui seront à leur tête, (se) présenteront comme autant de Traités suivis & complets de chaque science ou art ; de sorte qu’on a tout à la fois l’Encyclopédie par ordre de matières & par ordre alphabétique ». Chaque dictionnaire ou traité – les deux appellations sont maintenant identiques - devra commencer par un discours préliminaire suivi d’un tableau analytique. L’organisation de chaque dictionnaire repose sur la structure suivante :

    1/ un discours préliminaire
    2/ un tableau analytique

    Citons la phrase de Panckoucke qui est sans ambiguïté :

    « A la tête de chaque dictionnaire il y aura un discours préliminaire & un tableau d’analyse pour indiquer, comme nous l’avons dit, l’ordre dans lequel tous les mots doivent être lus, comme si chaque dictionnaire n’étoit qu’un traité didactique ».

    Le discours préliminaire expose en général les principes de la science concernée et le tableau analytique convertit le dictionnaire en traité. Le lecteur lit les articles dans l’ordre des mots du tableau et aborde la connaissance de ladite science. Le tableau indique les liens entre tous les mots d’une même science et le responsable de l’Encyclopédie, quant à lui, aura en main le tableau de chacun des 26 dictionnaires. Il sera alors en mesure de former un Vocabulaire universel par le rassemblement de tous les tableaux ou « ordres encyclopédiques des mots de chaque dictionnaire ». L’Encyclopédie méthodique sera achevée.

    Il faut ajouter que ce projet encyclopédique de 1782 ne présente pas de Système Figuré des connaissances humaines ni de système des renvois mais, nous venons de le voir, des tables analytiques et un Vocabulaire encyclopédique. Bien évidemment, les renvois ne disparaissent pas : ils changent d’usage. Face aux directeurs des Dictionnaires, Panckoucke accepte de ne pas supprimer les renvois si on les utilise entre Dictionnaires scientifiques. Il pense aussi que les renvois constitueront les mots du Vocabulaire encyclopédique car la liaison entre les matières tient ici de la sémantique. Panckoucke a ouvert la voie à la liaison entre histoire des sciences et histoire du vocabulaire scientifique.

    Ce point de vue analytique du savoir pour la construction d’une encyclopédie a occupé tous les plus grands savants de l’époque. Or, Panckoucke avait parfaitement conscience d’avoir la chance de réaliser son projet avec un nombre considérable de savants, parmi les plus grands scientifiques de tous les temps. L’époque était fabuleuse.

    En conclusion, il n’est plus question d’enchaînement des connaissances – ce qui était le cas de la première révolution scientifique dans l’Encyclopédie des Lumières – mais, comme nous l’avons dit par ailleurs, il est question d’une seconde révolution où les connaissances envahissent la société. Les nouvelles découvertes ont lieu tous les jours. On est moins préoccupé par le processus de la découverte que par les faits scientifiques. On est dans la découverte. On accumule les données, les caractères, les circonstances, etc. Quant aux tensions philosophico-critiques, elles sont chez tous les auteurs qui affirment cette nouvelle révolution de la science. C’est Lamarck qui critique Linné, Quatremère de Quincy qui installe le néo-clacissisme, Vicq d’Azyr qui change la vision de la médecine, etc. Ces nouvelles visions dessinent par là même une tension entre l’idéal et le réel, le droit et le fait, la forme et la matière. Il s’agira en quelque sorte, pour reprendre l’expression de Jacques Proust à propos de l’Encyclopédie, d’entrer à notre tour dans la forteresse de l’Encyclopédie méthodique avec les armes de la raison, pour mesurer la tenue de la construction encyclopédique proposée par Panckoucke à l’aune d’un échantillon de parcours intertextuels.

    Un des objectifs majeurs de l’APEM consiste dans la numérisation des Dictionnaires scientifiques afin de réaliser le Vocabulaire qui devait réunir les dictionnaires spécialisés en une encyclopédie à l’aide des tables analytiques présentes dans chacun d’eux. Le nombre de volumes étant de 212, seules les technologies numériques sont capables de réaliser ce que Panckoucke n’a pas pu faire. Pour cela, l’APEM sera aidé par l’équipe ARTFL de l’Université de Chicago menée par Robert Morrissey et le Centre Jean Pépin avec Vincent Férotin. Cet objectif a commencé avec la mise en ligne de deux Dictionnaires scientifiques concernant les Arts. Il s’agit du Dictionnaire des Beaux-arts de Watelet et du Dictionnaire de l’Architecture par Quatremère de Quincy.

    Publications

    En ligne :

    Dictionnaire des Beaux-arts de Watelet (1788-1791), 2 vol.
    Dictionnaire de l’Architecture par Quatremère de Quincy (1788-1825), 3 vol.

    http://artfl-project.uchicago.edu/node/89

    en livres :

    1/ La vision nouvelle de la société dans l’Encyclopédie méthodique. Encyclopédie méthodique : une Anthologie en plusieurs volumes. Ont déjà été publiés :
    Vol. I - Jurisprudence par Luigi DELIA et Ethel GROFFIER
    Vol. II - Assemblée Constituante (1792), par Josiane BOULAD AYOUB
    Vol. III - Economie politique, suivie des Observations sur la Virginie de Th. Jefferson par Paule-Monique VERNES et Josiane BOULAD AYOUB

    Sont attendus pour 2015-2017 :

    Vol. IV - Philosophie ancienne et moderne par Claire FAUVERGUE
    Vol. V – Chimie, Pharmacie et Métallurgie par Patrice BRET (peut-être chez un autre éditeur, donc sans n° de vol)
    Vol. VI - Architecture par Marina LEONI

    2/ Philippe CHEVAILLIER, Essai de description de l’Encyclopédie méthodique Dictionnaires de texte et Dictionnaires de planches de la Bibliothèque de Troyes. Dossier distribué et non édité.

    3/ Martine GROULT, Savoir et Matières. Pensée scientifique de l’Encyclopédie à l’Encyclopédie méthodique (CNRS, 2011) _ Prospectus et mémoires de Panckoucke,
    Vol. I, 1781 Prospectus général précédé de la Préface au Grand Vocabulaire François, PU Saint-Etienne, 2012.
    Vol. II, 1789-1792, Représentations et Inventaire de la Bibliothèque Mazarine suivi de la liste de l’Encyclopédie méthodique en 1833, Classiques Garnier, oct. 2013.

    4/ Il convient de noter la parution de l’ouvrage de Kathleen HARDESTY DOIG, From Encyclopédie to Encyclopédie méthodique revision and expansion, SVEC 2013 : 11, Oxford, Voltaire Foundation, November 2013.
    5/ Claire Fauvergue, « Naigeon lecteur de Diderot dans le dictionnaire de Philosophie ancienne et moderne de l’Encyclopédie méthodique », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, 50, 2015, pp. 105-119.
    Lien vers le résumé : https://rde.revues.org/5289

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